La porte de l'école fermée pour les ados syriens réfugiés au Liban

par euronews-fr

Le Liban est confronté à un afflux massif de réfugiés syriens : 1,1 million de personnes, soit désormais le quart de sa population de quatre millions d’habitants. Le pays a amélioré les conditions d’accueil pour les Syriens, mais c’est encore insuffisant. Notamment pour l‘école. Dans un rapport publié cette semaine, Human Rights Watch constate que plus de 250.000 enfants syriens réfugiés au Liban n’ont pas accès à l‘éducation. Le problème concerne les adolescents, entre 15 à 18 ans. D’après l’ONG, seuls 3% d’entre eux étaient inscrits dans une école publique libanaise durant cette année scolaire. Saddam est l’un d’eux, abandonné au bord du chemin de l‘école : “Je n’aime pas l‘école, ils ne nous enseignent rien, ils nous frappent. J’ai arrêté l‘école il y a sept mois. Je veux travailler, vivre, apporter de l’argent à ma famille et pour la maison. On veut manger. Je veux acheter un vélo et jouer au foot.” En tête des problèmes : le coût de la scolarité. A cela s’ajoutent le coût du transport, les intimidations, le harcèlement, les capacités d’accueil insuffisantes. Pour les enfants handicapés, la situation est pire : les écoles publiques les rejettent, prétextant le manque de ressources pour les éduquer. Autre inquiétude pour de nombreuses familles syriennes sans papiers : lorsque leur permis de résidence a expiré, elles craignent d’envoyer leurs enfants à l‘école par peur des arrestations. “Nous demandons au gouvernement libanais de réviser les règles de résidence, réclame Bassam Khawaja, de Human Rights Watch, notamment en annulant les 200 dollars de frais annuels pour les Syriens, en éliminant aussi deux obligations : celle de s’engager à ne pas travailler et celle de trouver un parrain libanais.” Le conflit syrien a fait plus de 280.000 morts depuis mars 2011 et poussé à l’exode plus de la moitié de la population.Human Rights Watch insiste : l’accès à la scolarisation est essentiel pour aider les enfants réfugiés à faire face au traumatisme de la guerre, et pour jouer un rôle dans les pays d’accueil comme le Liban, ainsi que dans la reconstruction, un jour, de leur Syrie.

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