France

Vers une interdiction de l'écriture inclusive pour protéger la langue française ?

Lundi 30 octobre au soir, le Sénat doit examiner une proposition de loi pour interdire l’usage de l’écriture inclusive dans plusieurs documents en français. Le texte suscite un vif débat entre Les Républicains et la gauche.

Le débat houleux est officiellement relancé. Lundi 30 octobre au soir, les sénateurs doivent examiner une proposition de loi, à l’initiative de la droite, visant à "protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive".

Le texte prévoit d’interdire l’usage de l’écriture inclusive dans "tous les cas où le législateur (et éventuellement le pouvoir règlementaire) exige un document en français", rapporte Ouest-France. Ces cas concernent les modes d’emploi, les contrats de travail, les actes juridiques ou encore les règlements en entreprise.

Le clivage droite/gauche sur la langue française

La proposition de loi, adoptée en commission au Sénat depuis mercredi dernier, vise aussi à inscrire l’interdiction de l’écriture inclusive dans le code de l’éducation. Son usage est déjà proscrit à l’école par une circulaire de l’Éducation nationale datée de 2021, sous le ministère de Jean-Michel Blanquer.

Les députés et sénateurs Les Républicains jugent que cette écriture est justement contraire à l’inclusion, car les personnes en situation de handicap et d’illettrisme sont davantage contraints à la lecture. Une partie de la gauche reproche, au contraire, à la droite d’invisibiliser les femmes avec un texte "inconstitutionnel" et "réactionnaire".

Le débat arrive alors qu’Emmanuel Macron inaugure, ce lundi, la Cité internationale de la langue française dans un château à Villers-Cotterêts. Faisant allusion à la proposition de loi, le président a dénoncé, depuis le château dans l'Aisne, un usage excessif de l'écriture inclusive. "Il faut permettre à cette langue (française) de vivre (...) mais en garder aussi les fondements, les socles de sa grammaire, la force de sa syntaxe, et ne pas céder aux airs du temps", a-t-il déclaré. "La langue française n'a pas besoin de point ou de tiret pour la rendre lisible. Le masculin fait le neutre, on n'a pas besoin d'ajouter des points au milieu des mots", a encore jugé le chef de l'État.

publié le 30 octobre à 12h48, Caroline Celle, 6Medias

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