France

Val-d'Oise : une femme de 66 ans meurt aux urgences après avoir attendu dix heures

© Huchot-Boissier Patricia/ABACA

Une femme de 66 ans a été déclarée morte à l'hôpital Simone Veil d'Eaubonne (Val-d'Oise) après avoir attendu une prise en charge pendant dix heures. "Débordé", le corps médical s'est excusé auprès de la famille qui a décidé de porter plainte pour non-assistance à personne en danger.

Une femme âgée de 66 ans est décédée le 8 février dernier après avoir attendu près de dix heures aux urgences de l'hôpital Simone Veil d'Eaubonne (Val-d'Oise), rapporte France 3 Paris Île-de-France, lundi 12 février. Ses enfants, qui ont assisté à sa longue agonie dans le service hospitalier, ont décidé de porter plainte pour "non-assistance à personne en danger".

La patiente, qui vivait chez elle en toute autonomie avec comme simple problème de santé une hypertension et de l’asthme, avait été admise une première fois en décembre à l'hôpital pour un bras cassé. Quelques semaines plus tard, la mère de famille est de nouveau conduite dans ce même hôpital, cette fois-ci pour ce qui s'apparente à un "problème cardiaque", d'après le régulateur du Samu que la famille a eu au téléphone.

"On était débordé"

Sur place, la sexagénaire, qui se plaint de fortes douleurs au ventre, reçoit du Tramadol (un antalgique de la classe des opioïdes) sans même avoir vu un médecin. "C'est le seul soin qu'elle ait eu en dix heures d'attente", s'est insurgée sa fille. "Quand j'ai demandé à l'infirmier s'il avait une idée de la pathologie de ma maman, il m'a dit qu'il n'était "pas devin", et qu'il ne pouvait "pas voir à l'intérieur du sang" de ma mère", a-t-elle fustigé tout en précisant que "personne n'est venu lui faire une prise de sang ou prendre ses constantes".

Emmenée dans un box médical après de longues heures de souffrance, la patiente a été déclarée morte quarante minutes plus tard, après un arrêt cardiaque.

Sous le choc de l'annonce, sa fille a alors demandé au corps médical pourquoi sa mère n'avait pas été prise en charge plus tôt. "On était débordé", s'est excusé le corps médical qui explique que ses équipes ont "dû gérer plusieurs urgences vitales en simultanée dans les services d'hospitalisation". Sa mère, elle, ne présentait alors "pas de signes de gravité à son arrivée nécessitant une priorisation de prise en charge".

Le cas de cette patiente n'est pas sans rappeler celui de Lucas, un jeune homme de 25 ans, décédé d'une septicémie aux urgences de Hyères dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre dernier. Sa mère, qui a depuis porté plainte contre l'hôpital, dénonce elle aussi un manque de prise en charge par le centre hospitalier.

publié le 15 février à 08h22, Kévin Comby, 6Medias

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