France

"Une zone de guerre" : scènes de chaos en Martinique, la préfecture ferme l'aéroport

© Paoloni Jeremy/ABACA - Manifestation contre la vie chère en Martinique

Après une nuit cauchemardesque, jeudi 10 octobre, la Martinique a été touchée par une nouvelle manifestation violente. Pour limiter les dégâts, la préfecture a été contrainte de fermer l’aéroport.

Depuis plusieurs semaines maintenant, la Martinique est marquée par des manifestations contre la vie chère. Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 octobre, l’île antillaise a été le théâtre de pillages, d’incendies et de violences qui ont fait pas moins de 26 blessés chez les forces de l’ordre. Lors de ces affrontements, un homme a d’ailleurs perdu la vie, tué par balle. Quelques heures plus tard, une nouvelle manifestation a eu lieu à l'aéroport international de Martinique-Aimé-Césaire. "Des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux cet après-midi, selon lesquelles 300 ou 350 CRS devaient arriver en Martinique par avion. Cette information totalement fausse est à l'origine de regroupements et de l'envahissement de la piste de l'aéroport", a ainsi regretté la préfecture de Martinique dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Là encore, de violents affrontements ont opposé les protestataires aux policiers et gendarmes. Au total, huit personnes ont été interpellées à la fin du conflit et l’aéroport a été fermé au public, comme l’a rapporté BFMTV. "J'étais paniquée, j'ai eu peur. Parce que c'était assez violent", a raconté un témoin interrogé par nos confrères. Des propos corroborés par une autre personne présente au moment des faits. "C'est une zone de guerre, il y avait de la fumée partout, des pierres par terre, des voitures qui brûlaient... C'est hallucinant !", a déclaré la deuxième source.

"Il n'y a rien qui ressort de bien"

Dans le communiqué publié par la préfecture, on apprend également que le trafic aérien a été perturbé. Les violences ont en effet "conduit trois avions, soit plus de mille passagers, à être déroutés vers la Guadeloupe". Malgré les dégâts, les manifestants comptent bien poursuivre leurs actions. "Depuis le début, on nous dit des choses. Mais il n'y a rien qui ressort de bien, donc au final, ça a craqué, ça a pété", a expliqué un homme, avant de conclure : "Jusqu'au bout, on ira jusqu'au bout ! Jusqu'au bout des choses. Ici, on est chez nous, d’accord ?"

publié le 11 octobre à 13h27, Tanguy Jaillant, 6Medias

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