Trop cher, trop flou… la Cour des comptes dresse un portrait au vitriol du Service national universel
© Paoloni Jeremy/ABACA - Illustration.
Le Service national universel, à destination des adolescents de 15 à 17 ans, ne rencontre pas le succès escompté cinq ans après son lancement. La Cour des comptes s'est penchée sur le sujet et a dressé le bilan de ce dispositif.
Le Service national universel (SNU) épinglé par la Cour des comptes. Mis en place en 2019 après le souhait d'Emmanuel Macron de mettre en place un dispositif permettant aux jeunes âgés de 15 à 17 ans de mener à bien des missions d'intérêt général, le SNU a été scruté de près par les Sages de la rue Cambon, qui en ont dressé un portrait au vitriol, selon les conclusions d'un rapport publié ce vendredi 13 septembre. Le SNU est considéré comme trop cher et trop flou. Les objectifs réels de ce dispositif n'ont jamais été ni définis, ni atteints.
"Plus de cinq années après son démarrage, ses objectifs demeurent incertains et dès lors mal compris par le grand public, en particulier par les jeunes qui en constituent pourtant la cible", explique ainsi la Cour des comptes. Cette incompréhension se traduit par un échec : alors que le SNU devait devenir obligatoire pour les adolescents, il fonctionne toujours sur la base du volontariat au bout de cinq ans d'existence.
Un coût "largement sous-estimé", plus près des cinq milliards
Les jeunes de tout horizon et de toutes les origines devaient se retrouver au sein du SNU et participer à des séjours de cohésion. La Cour des comptes a fait une revue d'effectifs et a constaté qu'en réalité les jeunes les plus présents étaient ceux dont "les parents servent ou ont servi dans les corps en uniforme et de catégories socio-professionnelles plus favorisées".
Outre les objectifs incertains et la mauvaise communication auprès des publics visés, la Cour des comptes pointe surtout du doigt le coût du SNU, le définissant comme "un dispositif sans pilotage budgétaire". Le coût prévisionnel de 2 milliards d'euros paraît "largement sous-estimé", assurent les Sages de la rue Cambon dans leur rapport. Ils tablent de leur côté plus sur "3,5 à 5 milliards d'euros".
publié le 13 septembre à 14h35, Maeliss Innocenti, 6Medias