France

Transports : le Sénat adopte en commission plusieurs mesures visant à encadrer le droit de grève

Les sénateurs ont adopté en commission, mercredi 3 avril, un texte de loi visant à interdire le droit de grève à certaines périodes de l'année, notamment lors des heures de pointe des vacances scolaires, rapporte RMC. Une proposition loin de faire l'unanimité du côté des syndicats et de la gauche.

C'est un sujet qui fait débat à chaque mouvement social. Faut-il limiter le droit de grève dans les transports ? C'est dans ce sens, et afin de répondre à la colère de milliers d'usagers, que le sénateur centriste Hervé Marseille a déposé une proposition de loi visant à encadrer le droit de grève dans les transports, adoptée mercredi 3 avril par le Sénat en commission, rapporte RMC. Ainsi, le texte prévoit de neutraliser durant l'année trente jours lors desquels la grève serait interdite aux heures de pointe. Quatre types de périodes sont concernées : les vacances scolaires, les jours fériés, les élections et référendums, et lors d'événements d'importance majeure sur le territoire.

L'idée d'une telle proposition a fait son chemin lors des dernières vacances de février. À cette époque, un grand nombre d'usagers de la SNCF n'avaient pu partir en vacances ou retrouver ses proches faute de train en raison d'un mouvement de grève.

La gauche monte au créneau

Face à un tel texte, la colère de certains membres de la gauche et des syndicats ne s'est pas fait attendre. "On a saigné pour le droit de grève (…) Aucun des gugusses au Sénat les a [les conquêtes sociales ndlr] accordées gentiment, elles ont été arrachées par les luttes", a fustigé le député LFI Alexis Corbière. Même son de cloche du côté des syndicats qui doute de la constitutionnalité du texte et menacent de faire grève en guise de bras de fer. "Une chose est sûre, s'il faut faire grève pour garder le droit de grève, on fera grève", a expliqué Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud Rail.

Si le texte fait déjà des remous auprès des syndicats, l'objectif premier défendu par Philippe Tabarot, sénateur LR et rapporteur du texte, est en réalité de lutter contre le "détournement" du droit de grève par le biais de préavis "dormants" sur de longues périodes. "Le dialogue social, bien sûr qu'on est pour, mais ce droit de grève a été dévoyé. (…) Aujourd'hui c'est devenu un préalable à toute discussion et parfois c'est devenu pratiquement un chantage", a-t-il expliqué.

publié le 4 avril à 17h30, Kévin Comby, 6Medias

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