"Toujours en état de choc" : le témoignage de Sandrine Josso après sa plainte contre Joël Guerriau
© Capture d'écran BFMTV - Sandrine Josso a témoigné sur BFMTV, mardi 21 novembre.
Sur France 5 lundi 20 novembre, puis sur BFMTV mardi, la députée du MoDem s’est livrée sur la soirée durant laquelle elle aurait été droguée à son insu par le sénateur. Le parlementaire est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
Près d’une semaine après avoir porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau, Sandrine Josso a apporté ses premiers témoignages publics, ce lundi 20 novembre, sur France 5, dans l'émission C à vous, puis sur BFMTV le lendemain. L’occasion pour la députée (MoDem) de Loire-Atlantique de revenir sur la soirée passée au domicile du parlementaire, au cours de laquelle il l'aurait droguée à son insu, selon ses accusations. "J’ai cru mourir d’une crise cardiaque", a-t-elle lancé.
Mardi 21 novembre, la députée est revenue sur la chronologie de cette soirée, sur BFMTV. "Il m’a tout simplement dit que c’était chez lui, car il y aurait moins de monde et moins de bruit, qu’il allait cuisiner des fajitas. (...) Ce qui me paraissait bizarre, c’était son envie de trinquer plusieurs fois pour que je boive plusieurs gorgées, il me disait : "Mais tu ne bois rien". Le champagne n’avait pas le même goût que d’habitude, il était plus sucré", témoigne-t-elle.
"Je suis tout le temps sur le qui-vive"
L'élue mentionne aussi d'étranges effets de lumière qu'aurait créés le sénateur : "Il se levait, il allait tourner son variateur, il mettait la lumière très forte et la baissait tout à coup." Une méthode utilisée pour "activer l'efficacité de la drogue", comme elle l'apprendra ensuite par des médecins.
Lorsqu'elle voit le sénateur "tenir dans ses mains un petit sachet blanc", qu'il range alors sous le plan de travail de sa cuisine, la parlementaire commence à comprendre la situation et décide de partir. "Je tremble, je suis en sueur, je comprends le guet-apens dans lequel je suis tombée et il ne faut pas que je montre un signe de faiblesse", raconte-t-elle alors, évoquant un "instinct de survie".
Sandrine Josso évoque aussi, quelques jours après le dépôt de sa plainte, la confrontation avec son agresseur, deux heures durant, et les "propos lunaires" de Joël Guerriau. "Je ne pouvais pas le regarder, j’étais derrière lui, c’était épouvantable. J’ai pleuré", raconte-t-elle. "Je me dis que, petit à petit, je vais aller mieux", confie la députée, "toujours en état de choc". "Je suis tout le temps sur le qui-vive, dès que je me retrouve seule dans un endroit que je ne connais pas, je me mets à paniquer, ça m’agace au plus haut point", a-t-elle témoigné auprès de la chaîne d'information en continu.
Joël Guerriau mis en examen pour "usage et détention de stupéfiants" et suspendu de son parti
Samedi, l’avocat du sénateur, Me Rémi-Pierre Drai, a distillé une autre version sur BFMTV. D’après ses dires, Joël Guerriau aurait administré un "euphorisant" sans le savoir à la parlementaire. Une substance qu’il aurait lui-même oublié de consommer la veille. L’avocat a également brossé un contexte "éprouv(ant)" lié à la "campagne" pour les élections sénatoriales. En attendant les avancées de l’enquête, l’étau se resserre autour du sénateur.
Ce lundi, le président du Sénat Gérard Larcher a réclamé sa démission. Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert de l’ecstasy dans son bureau. Depuis vendredi dernier, le sénateur, soupçonné d’avoir drogué Sandrine Josso en vue de l’agresser sexuellement, est également mis en examen pour "usage et détention de stupéfiants". Placé sous contrôle judiciaire, il a été suspendu de son parti, Horizons, et de son groupe parlementaire au palais du Luxembourg.
publié le 21 novembre à 11h40, Antoine Grotteria et Emmanuel Davila, 6Medias