France

Tempête Alex : de l’argent détourné dans les travaux de reconstruction des vallées de la Vésubie et de la Tinée ?

© ANDBZ/ABACA - La commune de Saint-Martin-Vésubie, ravagée par la tempête Alex

Ravagées par la tempête Alex en 2020, les vallées de la Vésubie et de la Tinée avaient subi de vastes travaux. Cette semaine, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue à la suite d’un possible détournement de fonds publics dans cette affaire.

Des millions d’euros auraient-ils été détournés dans les travaux de reconstruction dans les vallées des Alpes-Maritimes ? Dans le cadre d’une enquête, menée par soixante gendarmes de la Section de recherches et qui a débuté à la suite d’un signalement de la métropole Nice Côte d’Azur en février 2023, 21 personnes ont été placées en garde à vue cette semaine. On y retrouve des entrepreneurs locaux, des techniciens de la métropole ou encore l’ancien directeur général des services (DGS), rapporte Le Parisien.

Le dossier s’intéresse aux vastes chantiers mis en œuvre par la métropole pour réparer les vallées de la Vésubie et de la Tinée, zones dévastées par la tempête Alex qui avait fait dix morts et huit disparus en octobre 2020. Une route intrigue particulièrement les enquêteurs : celle reliant Saint-Martin-Vésubie à la Madone de Fenestre. Elle a été totalement reconstruite mais elle n’aurait pas... de fondations. Mais celles-ci auraient été facturées à plusieurs millions d’euros, selon l’avocat de la métropole. "Début 2023, à l’arrivée du nouveau DGS, des rumeurs lui sont remontées sur certaines entreprises qui auraient surfacturé, voire pas réalisé des travaux. On a saisi l’Inspection générale des services", a expliqué Me Olivier Baratelli.

L’enquête continue

Un signalement au parquet a été fait puis des experts ont été mandatés. Ils ont confirmé "que la route n’avait pas été faite dans les règles de l’art dans les cinq-six endroits contrôlés en creusant avec des pelleteuses". La juge d’instruction a ainsi cherché à déterminer si un éventuel système de détournement avait été mis en place et si tous les aménagements ont été réalisés correctement et à des tarifs normaux.

Un mois après l’ouverture d’une information judiciaire pour favoritisme, escroquerie en bande organisée, détournement de fonds publics, faux et usage de faux, blanchiment en bande organisée, prise illégale d’intérêts et recel, l’enquête se poursuit. La métropole s’est constituée partie civile, mercredi 13 mars. Le préjudice pourrait dépasser les 8 millions d’euros.

publié le 17 mars à 08h50, Lilian Moy, 6Medias

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