France

Surpopulation en milieu carcéral : la prison de la Santé surpeuplée à hauteur de 163%

© Abaca

Malgré sa récente rénovation, la prison de la Santé, qui a une capacité d’accueil de 708 places, comptait 1153 détenus le jeudi 23 février, soit un taux d’occupation de 163% rapporte Le Parisien.

Visite surprise à la prison de la Santé. La bâtonnière de Paris, Me Julie Couturier, accompagnée d’une délégation de la commission de contrôle des lieux de privation de liberté du conseil de l’ordre du barreau de Paris, ainsi que le sénateur Rémi Féraud (PS) sont allés procéder à un contrôle au sein de la prison de la Santé de Paris jeudi 23 février, rapporte le Parisien. Cette prison, qui a une capacité d’accueil de 708 places, contient actuellement 1153 détenus. Elle est surpeuplée à hauteur de 163%.

113 détenus dorment au sol

Pendant près de quatre heures, la délégation a déambulé entre les murs de l’établissement, unique prison de Paris intra-muros. Le constat est sans appel : la prison est surpeuplée. "Ce qui me fâche, c’est la surpopulation. Alors qu’on a une capacité d’accueil de 708 places, il y avait 1 153 détenus ce matin, soit un taux d’occupation de 163 %. Résultat, 113 détenus dorment sur des matelas au sol", déplore Bruno Clément Petremann, le directeur de la prison. D’après lui, le seul moment durant lequel la prison a fonctionné de manière décente est la période Covid.

Dans le bâtiment des détenus en attente de jugement, trois hommes partagent une cellule de de 9 m2 prévue pour deux. "Ce n’est pas un problème de confort mais de dignité quand on est contraint de vivre dans un espace vital aussi réduit. C’est nécessairement générateur de tensions", continue le directeur. Durant la visite, le directeur et les avocats s’accordent pour pointer du doigt les audiences de comparution immédiate où les peines de prison ferme tombent à la pelle. "Le directeur veut faire de son établissement un lieu où ne se pratique pas la double peine. Les éléments d’indignité sont exogènes puisqu’ils résultent de la surpopulation. Tous ces détenus qui dorment sur des matelas, c’est très choquant ", constate Me Julie Couturier, à la fin de l’inspection.

publié le 24 février à 11h25, Orange avec 6Medias

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