Suicide de Nicolas : l'ex-rectrice de l’académie de Versailles s'excuse pour le courrier de menaces envoyé aux parents
© Aurelien Morissard / Panoramic
Samedi 23 septembre, Charline Avenel, ancienne rectrice de l’académie de Versailles, s’est exprimée dans les colonnes du Parisien à propos de la lettre de menaces reçue par les parents de l’adolescent qui s’est donné la mort le 5 septembre. Selon elle, "rien ne justifiait son envoi".
L’affaire a secoué la rentrée. Le 5 septembre dernier, Nicolas, un adolescent âgé de 15 ans, victime présumée de harcèlement, s’est donné la mort à Poissy. Un drame qui a choqué et suscité l’émotion de l’opinion publique, avant que la colère ne s’installe après la publication d’une lettre de menaces adressée par l’académie de Versailles aux parents de l’adolescent, qui s’étaient plaints du harcèlement subi par leur fils et de la passivité du chef d'établissement.
Des révélations qui ont provoqué un véritable tollé médiatique et pour lesquelles Gabriel Attal a présenté ses excuses. Samedi 23 septembre, dans Le Parisien, Charline Avenel rectrice de l’académie de Versailles d’octobre 2018 à juillet 2023, s’est à son tour excusée, en tentant d’expliquer comment une telle missive avait pu être envoyée. "Il est inadmissible qu’ils aient reçu un tel courrier. J’ai été bouleversée en apprenant le décès de cet élève", a-t-elle d'abord tenu à souligner. Selon elle, si la direction des ressources humaines du rectorat, qui a signé la lettre, a réagi de la sorte, c’est à la suite de "la demande de protection fonctionnelle de la part du principal du collège".
Des lettres pour protéger les professeurs
"En matière de protection fonctionnelle, un courrier de réprobation est adressé par le rectorat aux parents qui menacent un membre du corps enseignant", a-t-elle ainsi expliqué, précisant que dans ce cas précis, "il n’y avait pas à envoyer un tel courrier à des parents en détresse". Charline Avenel a également précisé que lors de l’envoi du courrier, daté du 4 mai 2023, elle se trouvait en congés, mais qu’elle "n’avait pas vocation" à en être informée. Elle a cependant révélé avoir "validé le principe de courriers adressés aux familles qui menacent les enseignants", soulignant une nouvelle fois que ce type de réponse n’était pas destiné aux "familles dont les enfants sont victimes de harcèlement".
Selon ses explications, ces courriers existent dans le but de prévenir des dérives à l’encontre des personnes du corps enseignant, de plus en plus fréquentes ces dernières années. Charline Avenel a par ailleurs indiqué avoir demandé à "être entendue par l’inspection pour faire la lumière sur l’origine de ces lettres et les dysfonctionnements qu’elles révèlent".
publié le 24 septembre à 08h20, Théo Rampazzo, 6Medias