Orange avec AFP-Services, publié le mardi 11 juin 2019 à 11h40
Le gouvernement avait donné "quelques mois" aux fabricants pour réduire la présence de substances chimiques dans les couches jetables.
Butylphényl méthyle propional, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde... Derrière ces appellations à rallonge se cachent des substances qui attirent la suspicion de l'Association pour la santé des enfants (APS).
Quelques mois après l'avertissement lancé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l'association de parents a déposé une requête devant le Conseil d'Etat pour connaître le nom des marques de couches qui contiennent des substances chimiques potentiellement à risque pour les bébés. Le gouvernement français avait donné en janvier "quelques mois" aux fabricants pour diminuer la présence dans les couches de ces composants pouvant présenter des "risques" à long terme. Les couches jetables sont portées par 95% des bébés en France.
L'engagement tarde à être tenu
Les producteurs de couches pour bébés s'étaient engagés "à indiquer les composants sur leurs emballages" ainsi qu'à commercialiser des produits ne comportant "pas de substances intentionnellement ajoutées susceptibles de présenter des effets allergisants cutanés". L'Association pour la santé des enfants (ex-Association des victimes de Lactalis) et trois parents ont formé un recours en référé, exigeant de connaître "le nom des marques concernées, et le retrait/rappel des couches concernées en raison de leur risque pour la santé des enfants". Malgré l'avertissement de l'Anses, "rien n'a été fait", estime l'association, qui avait sollicité trois ministères afin de demander la suspension de la vente des couches incriminées.
"Pointer du doigt une marque laisserait penser qu'une autre est meilleure alors qu'on ne l'a peut-être pas analysée", a expliqué Loïc Tanguy, directeur de cabinet à la DGCCRF, soulignant par ailleurs que ces études dataient de deux ans déjà. L'Anses avait été saisie en janvier 2017 par le gouvernement après un article du mensuel 60 millions de consommateurs. Les produits incriminés sont notamment deux parfums (butylphényl méthyle propional et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde), ainsi que certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (parfois cancérogènes), des dioxines et des furanes.