France

Soupçons de soumission chimique sur Sandrine Josso : l'historique Internet du sénateur Joël Guerriau met à mal sa défense

© Niviere David/ABACA

Accusé d'avoir drogué la députée Sandrine Josso fin 2023, le sénateur Joël Guerriau, mis en examen depuis un an, clame son innocence. Mais les recherches qu'il a effectuées sur Internet le mois précédant les faits présumés compromettent sa défense. Le président du Sénat, Gérard Larcher, estime que Joël Guerriau doit quitter ses fonctions.

En novembre 2023, le témoignage de la députée MoDem Sandrine Josso avait provoqué un véritable séisme dans le paysage politique français. L'élue accusait le sénateur Joël Guerriau d'avoir tenté de la droguer à son insu afin d'abuser d'elle. Joël Guerriau avait été rapidement mis en examen pour "administration d'une substance" afin de commettre "un viol ou une agression sexuelle", avant d'être placé sous contrôle judiciaire. Depuis un an, le sénateur clame son innocence, invoquant "une erreur de manipulation" au cours de la soirée à son domicile, qui l'aurait conduit à donner par inadvertance à Sandrine Josso un verre contenant de l'ecstasy.

L'affaire connaît un nouveau tournant, avec la divulgation par l'émission "Complément d'Enquête" relayée par France Info, de l'historique Internet du sénateur, cinq semaines avant les faits présumés : "Drogue et viol", "GHB effets lendemain", "effets de l'ecstasy GHB"... Voilà ce que révèlent les analyses de l'ordinateur de Joël Guerriau, qui a également consulté des pages intitulées "Drogue du viol : les bonnes réactions si on est victime" ou "Tout savoir sur le GHB : ses effets et ses dangers".

"Sa place n'est plus au Sénat"

Ces révélations pourraient mettre à mal la défense du sénateur, qui pour l'heure, n'a pas réagi. Sandrine Josso, de son côté, a répondu aux sollicitations de France Info, commentant : "Cela confirme toute la terreur que j'ai vécue cette soirée-là. Je mesure comment ma terreur était juste, et ce à quoi j'ai échappé".

Sur France Inter le 25 septembre le président du Sénat, Gérard Larcher, en amont d'une rencontre prévue avec Joël Guerriau pour évoquer son avenir politique, a estimé que celui-ci devait prendre ses responsabilités. En retrait de ses activités parlementaires depuis sa mise en examen, Joël Guerriau devrait, selon Gérard Larcher, "se démettre de ses fonctions (...) Sa place n'est plus au Sénat". Mais, précise-t-il, "seul le Conseil constitutionnel, après une décision de justice, peut démettre un parlementaire de son mandat".

publié le 25 septembre à 16h01, Sabrina Guintini, 6medias

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