France

SNCF : ces lignes de trains en danger par manque de rentabilité

© hpgruesen / Pixabay / Photo d'illustration

Le Parisien révèle que la SNCF envisage de se séparer des lignes de TGV qui ne sont pas rentables. Deux moyens sont évoqués : la réduction des trajets des lignes déficitaires (comme Paris-Arras ou Paris-Grenoble) ou la participation financière des collectivités locales.

La SNCF plancherait sur la disparition de ses lignes de TGV déficitaires. C’est ce qu’affirme Le Parisien après avoir consulté un document interne sur le sujet qui date de 2023. Concrètement, ce sont "les queues de comète", comme l’explique une source à la SNCF qui sont menacées. Ce sont "ces bouts de lignes" où les trains quittent la ligne à grande vitesse pour rouler sur les lignes classiques. "Avant, il s’agissait de menaces sans lendemain. La différence, aujourd’hui, c’est qu’on va vraiment le faire", reconnaît la source à la SNCF.

Avec les queues de comète, "vous gaspillez du capital et utilisez mal la performance" souligne une autre source en précisant : "Vous perdez l’avantage compétitif puisque les temps de trajet s’allongent." Pour limiter les frais, la SNCF réfléchirait à arrêter des lignes entières plutôt que les queues de comète. Le Parisien annonce que les trajets, Paris-Arras, Paris-Dijon, Paris-Chambéry, Paris-Metz-Nancy, Paris-Grenoble, Paris-Annecy, Paris-Reims ou encore Paris-La Rochelle sont concernés par cette mise à l’arrêt. Au grand dam de Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), qui rappelle que "le TGV est, depuis son origine, un outil d’aménagement du territoire" et qu’il serait "une grave erreur" de revenir sur ce précepte.

Réduire les trajets ?

Si la SNCF dément "avoir engagé le moindre projet de réduction globale des dessertes TGV ou d’arrêt de destinations", elle reconnaît qu’il est de "la responsabilité de toute entreprise d’avoir en permanence des réflexions prospectives sur l’avenir à dix ou vingt ans de notre offre" face à "l’évolution du marché et de la concurrence." Cependant, Le Parisien indique que la SNCF envisage deux solutions pour limiter ses pertes économiques. La première est de réduire le nombre d’allers-retours quotidiens, si la demande reste insuffisante par rapport à l’offre. C’est ce qui va se passer pour Laval sur la ligne Paris-Brest. La commune va perdre une de ses huit liaisons quotidiennes avec la capitale. "La SNCF ne peut pas délaisser les villes moyennes, en se concentrant sur des grandes métropoles déjà développées pour réaliser des économies", tonne Florian Bercault, maire (PS-EELV) de Laval.

Faire payer les collectivités locales ?

La deuxième solution serait de demander une contribution financière aux collectivités locales pour "maintenir une offre de service et assurer la pérennité de la ligne", indique Le Parisien. C’est ce qui sera proposé à Dijon : 12 millions d’euros par an pour la réouverture de la ligne avec Lille. "Si une collectivité cède à ce chantage : nous sommes tous morts", prédit Michel Neugnot, vice-président (PS) aux transports en Bourgogne - Franche-Comté.

publié le 23 janvier à 08h17, Capucine Trollion, 6Medias

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