France

Salon de l’Agriculture : Emmanuel Macron annule finalement son grand débat

La FNSEA et les Jeunes agriculteurs avaient réclamé l’annulation de cet échange. Le chef de l’État a décidé de suivre cet avis vendredi 23 février.

Le grand débat tombe à l’eau. Sur X (ex-Twitter), Emmanuel Macron a annoncé, vendredi 23 février, l’annulation de son rendez-vous avec “l’ensemble des acteurs du monde agricole”, prévu samedi matin à l’occasion de l’ouverture du 60e Salon de l’Agriculture.Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas ‘un salon comme les autres’. Ils avaient voulu un ‘débat ouvert’. Ils en demandent aujourd’hui l’annulation. Dont acte”, explique le président de la République sur X.

J’inviterai demain matin tous les syndicats agricoles avant l’ouverture officielle du salon. Je serai là pour l’ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année”, poursuit le chef de l’État. Avant ce rétropédalage de l’exécutif, plusieurs syndicats agricoles avaient annoncé ne pas vouloir participer à ce débat. C’est le cas notamment de la FNSEA.

Sur X, son patron Arnaud Rousseau avait affirmé qu’“aucun représentant” de l’organisation syndicale ne serait présent à ce débat. “Les conditions d’un dialogue plus apaisé ne sont pas réunies et la dignité des agriculteurs est bafouée par cette démarche qui porte le sceau de la provocation”, expliquait le syndicaliste vendredi sur le réseau social. "Dans ce climat d’exaspération, et face aux risques de débordement, nous demandons à ne pas tenir ce débat”, estimait le leader de la FNSEA sur X.

Une autre organisation a aussi décidé de tourner le dos à ce rendez-vous. Selon BFMTV, les Jeunes agriculteurs ont appelé, vendredi 23 février, à ne pas participer à ce débat. Comme la FNSEA, le syndicat agricole est également favorable à l’annulation de cet échange.

Le président de la République étrillé par la classe politique après l'annulation du débat

D’après les informations de BFMTV, qui cite l’Élysée, le chef de l’État doit exposer, samedi, une “méthode pour sortir de la crise” agricole, qui dure depuis plusieurs semaines. Il ira à la rencontre des agriculteurs “le temps qu’il faudra”, a promis son entourage à la chaîne d’info.

Et cette annulation du chef de l’État a fait réagir la classe politique. “Tout, dans ce fiasco, illustre l’inconséquence et le mépris d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas à la hauteur de la détresse agricole”, a souligné Jordan Bardella. Du côté des Républicains, ce débat n’était pas franchement désiré. “Bravo aux agriculteurs d’avoir mis en échec cette grossière provocation”, a indiqué Éric Ciotti sur X.

Les critiques ont également fusé à gauche. Pour Jean-Luc Mélenchon, le pays est “à la dérive. Les ruses de communication ne fonctionnent plus. Les paysans murent les préfectures, bloquent les routes et boycottent le chef de l’État”. Sandrine Rousseau a directement attaqué le président de la République. “Les mises en scène ont leur limite. [...] Plus personne ne supporte vos grands débats, états généraux et autres conventions vides et sans débouchés”, a confié l’écologiste.

Polémique autour du débat

Dès jeudi, Arnaud Rousseau avait annoncé sa volonté de ne pas participer à ce débat avec le président de la République. En cause, l’invitation du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre. Le leader de la FNSEA avait dénoncé “une provocation inacceptable pour les agriculteurs”.

L’exécutif avait d’ailleurs réagi ce vendredi. “Les Soulèvements de la Terre n’ont été ni conviés ni contactés. Il s’agit d’une erreur faite lors de l’entretien avec la presse en amont de l’événement”, a révélé l’Élysée sur X.

Je n’irai pas à ce grand débat [...] je trouve que ce qui se passe est incompréhensible et le cynisme qui prévaut à tout ce que j’observe est intolérable pour les gens que je représente”, avait d’ailleurs martelé Arnaud Rousseau, au micro de RMC en début de journée.

publié le 23 février à 18h48, Baptiste Marin, 6Medias

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