France

Retraites : la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet dénonce "un scandaleux verrouillage institutionnel"

Dans un entretien accordé à Ouest-France ce dimanche 23 avril, la secrétaire de la CGT a dénoncé l’attitude du gouvernement autour de la réforme des retraites. Elle a également promis que le syndicat allait "continuer à se battre".

Quelques jours après la promulgation de la réforme des retraites, Sophie Binet ne décolère pas. Dans un entretien accordé à Ouest-France, ce dimanche 23 avril, la secrétaire générale de la CGT a dénoncé "un scandaleux verrouillage institutionnel" autour de cette très contestée loi, promulguée par Emmanuel Macron samedi 15 avril, au lendemain de sa validation partielle par le Conseil constitutionnel. La syndicaliste s’est dit "déçue" par le comportement du gouvernement. "Il y a eu un scandaleux verrouillage institutionnel qui n’a pas permis de débat de démocratique", a-t-elle aussi fustigé.

Depuis plusieurs mois, de nombreuses manifestations ont été organisées en France pour protester contre la réforme des retraites - qui prévoit de reporter le départ légal de l'âge à la retraite de 62 à 64 ans. La CGT, à l’instar de l’ensemble des organisations syndicales de salariés, est engagée dans ce mouvement social. Le 31 mars, Sophie Binet est devenue la première femme à diriger le syndicat, après avoir pris la succession de Philippe Martinez.

Un 1er mai "très festif"

L’ancienne secrétaire générale de l'union générale des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT s’est dit déterminée à poursuivre le mouvement, malgré la promulgation. "Quand on ne gagne pas par la porte, il faut se battre pour passer par la fenêtre, a-t-elle expliqué. On peut perdre des batailles sans perdre la guerre. La CGT va continuer à se battre pour que la réforme ne s’applique pas".

Pour parvenir à ses fins, Sophie Binet compte sur une forte mobilisation le 1er mai, le jour de la fête du Travail. "Ce sera une journée unitaire et populaire", a-t-elle déclaré, avant de préciser son propos. "Unitaire, puisque ce 1er-Mai va rassembler tous les syndicats, même ceux qui ne défilent pas d’habitude comme la CFE-CGC. […] Et populaire, parce que ce sera un 1er-Mai très festif." Selon elle, une abrogation de la loi reste possible, car le chef de l’Etat "peut décider de suspendre l’application de cette loi", comme l’avait fait un ancien président de la République, à savoir Jacques Chirac avec le CPE (Contrat première embauche).

publié le 23 avril à 22h30, Orange avec 6Medias

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