France

Retraites : l'intersyndicale bientôt reçue à Matignon, Laurent Berger pose ses conditions

Les représentants des syndicats seront reçus par Élisabeth Borne, le 3 ou le 4 avril. Sur le plateau de franceinfo, mercredi 29 mars, Laurent Berger a d'ores et déjà fait savoir qu'il quittera la table si la Première ministre refuse de parler de la réforme des retraites.

Depuis plusieurs jours, Élisabeth Borne comme Emmanuel Macron le répètent : ils ne reculeront pas sur la réforme des retraites, les Français devront travailler deux ans de plus pour partir à taux plein. La Première ministre a invité l'intersyndicale à Matignon début avril, mais elle a fait savoir qu'elle ne souhaite plus échanger sur la réforme. Invité sur le plateau de franceinfo, mercredi 29 mars, Laurent Berger, le chef de file de la CFDT, ne l'entend pas de cette oreille. Si la date de la rencontre entre l'intersyndicale et Élisabeth Borne reste à confirmer, le syndicaliste est sûr d'une chose : "J'en parlerai. Et si on me dit : 'Vous ne pouvez pas en parler', on partira. On va parler des 64 ans, on va parler de ce qui se passe aujourd'hui dans le pays."

Selon lui, la mobilisation enregistrée la veille (740 000 manifestants en France selon les forces de l'ordre, entre 1,2 et 1,5 million selon les syndicats) impose que le gouvernement écoute les syndicats. "Il y a toujours une profonde contestation, un profond rejet, un ressentiment qui monte et une colère qui monte. C’est de ça qu'il faut qu'on parle. De quoi d'autre voulez-vous parler", poursuit Laurent Berger.

"On discutera du reste"

Bien entendu, il est également prêt à discuter de l'usure au travail. "Ça fait partie de la réforme des retraites, ça devrait même être dedans", souligne-t-il. Il en va de même pour les fins de carrière, de l'emploi des seniors. Pour le patron de la CFDT, "il faut laisser une chance au compromis social, alors que le compromis politique a échoué". "C'est un conflit sur le travail. Pour beaucoup de gens, partir à la retraite est une forme de libération, parce que leurs conditions de travail sont trop pénibles, affirme Laurent Berger. On règle le problème des retraites et ensuite, on discutera du reste." Un peu plus tard dans la matinée, l'entourage d'Élisabeth Borne a fait savoir à BFMTV qu'"il n'y a pas d'ordre du jour figé" pour cette fameuse réunion avec l'intersyndicale. Les organisations "pourront aborder l'ensemble des sujets qu'elles souhaitent", a-t-il été précisé.

publié le 29 mars à 10h10, Orange avec 6Medias

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