Réseaux sociaux : la répression des fraudes épingle la moitié des influenceurs contrôlés entre 2022 et 2023
© Anna Shvets/Pexels/Photo d'illustration
Pour lutter contre les dérives des influenceurs, la répression des fraudes agit. Mercredi 3 avril, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, (DGCCRF), explique dans un rapport avoir contrôlé quelques centaines d’influenceurs et épinglé la moitié d’entre eux pour "anomalies".
Faire la promotion de produits dangereux pour la santé ou contrefaits, cela peut être une partie du business de certains influenceurs. Pour lutter contre ces dérives, la répression des fraudes n’a pas lésiné. Le Parisien indique que la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a publié, mercredi 3 avril, un bilan de ses opérations de contrôles : 98 influenceurs ont été contrôlés en 2022 et 212 influenceurs en 2023.
Majoritairement, la DGCCRF a relevé des "pratiques commerciales trompeuses", c’est-à-dire quand les influenceurs n’indiquent pas clairement le caractère commercial d’une publication, ni les marques pour lesquelles ils travaillent. Des agissements "plus graves" ont aussi été établis comme la promotion d’"injections d’acide hyaluronique par une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin", la vente de produits "dangereux interdits" voire "contrefaits", révèle Marie Suderie, porte-parole de la DGCCRF, au Parisien. "La DGCCRF a également signalé aux autorités compétentes la promotion de potentielles contrefaçons et escroqueries ou l’exercice illégal de la médecine", poursuit-elle.
Des dossiers ont été transmis à la justice
Sur les 320 contrôles effectués par la DGCCRF : "35 avertissements ont été adressés aux influenceurs pour lesquels les manquements étaient ponctuels" et "pour les pratiques les plus graves et délibérées, 81 injonctions de mise en conformité ont été adressées ainsi que 35 suites pénales". "Dans les cas les plus graves", les dossiers ont été transmis à la justice et c’est le procureur qui peut décider de lancer une transaction pénale "avec une amende à payer rapidement par l’influenceur", a souligné Marie Suderie. En cas d’infraction, les influenceurs encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. Ils peuvent aussi avoir une interdiction "définitive ou provisoire" d’exercer leur activité.
publié le 3 avril à 15h47, Capucine Trollion, 6Medias