France

Rentrée scolaire : les inégalités d’enseignement entre privé et public révélées par des données du ministère de l’Éducation nationale

© ANDBZ/ABACA

Les lycées privés disposent de meilleures conditions d’enseignement que les lycées publics selon des données internes du ministère de l’Éducation nationale révélées par franceinfo mardi 3 septembre. Pour mesurer cette inégalité, les spécialistes utilisent l’indicateur du nombre d’heures par élève, appelé H/E.

Selon des données confidentielles internes à l’Éducation nationale, les lycées privés disposent de meilleures conditions d’enseignement que le public, révèle franceinfo. Cette inégalité est présente dans la majorité des académies et s’explique par des mécanismes de répartition complexes. Pour mettre en évidence cette inégalité, les spécialistes utilisent un indicateur : le nombre d’heures par élève, appelé H/E. Il y a de meilleures conditions d’enseignement à mesure que ce chiffre augmente.

Par exemple, le lycée public Victor Duruy à Paris dispose d’un H/E de 1,04 heure par élève, le lycée privé Stanislas, de taille et de composition sociale (élèves issus de familles aisées) similaires, a un H/E de 1,16. Si l’on ramène ces chiffres à un effectif comparable entre les deux lycées, cela signifie une centaine d’heures de cours hebdomadaires en moins pour le lycée public.

Plus un établissement est petit, plus il consomme des moyens

"Cent heures, cela permet de mettre moins d'élèves par classe, d'offrir du latin ou du grec, ou de proposer une spécialité en plus", a expliqué Nicolas Bray, secrétaire académique du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN-UNSA). À la rentrée 2023, le H/E moyen des lycées généraux et technologiques était plus élevé dans le privé sous contrat que dans le public dans 19 des 24 académies de l’Hexagone.

Plusieurs raisons amènent deux établissements à avoir des H/E différents : le nombre d’élèves, les caractéristiques sociales, la zone de formation, la zone géographique, ou encore la taille des établissements. Dans le privé, il y a plus de lycées de petite taille que dans le public. "Plus le lycée est petit, plus il est consommateur de moyens. Si vous voulez rester attractif, vous êtes obligés de proposer un minimum de spécialités. Comme il y a moins d'élèves à les prendre, elles vous coûtent plus cher", a expliqué Yann Diraison, adjoint au secrétaire général de l’enseignement catholique. Pour un ancien cadre du ministère, "Un jour ou l'autre, il faudra une opération de transparence là-dessus."

publié le 3 septembre à 12h48, Lilian Moy, 6Medias

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