France

Rénové et agrandi, le musée Matisse du Cateau-Cambrésis, sa ville natale, rouvre samedi

Une femme regarde des oeuvres de Henri Matisse (1869-1954) le 22 novembre 2024 dans le musée qui lui est consacré dans sa ville natale du Cateau-Cambrésis (Nord), qui rouvre après 18 mois de travaux de rénovation et d'agrandissement

© Denis Charlet, AFP - Une femme regarde des oeuvres de Henri Matisse (1869-1954) le 22 novembre 2024 dans le musée qui lui est consacré dans sa ville natale du Cateau-Cambrésis (Nord), qui rouvre après 18 mois de travaux de rénovation et d'agrandissement

Le musée Matisse du Cateau-Cambrésis (Nord) rouvre samedi ses portes, après 18 mois de travaux de rénovation et d'agrandissement, pour lui permettre notamment d'exposer une cinquantaine d’œuvres et objets supplémentaires du célèbre artiste auparavant stockées dans ses réserves.

Henri Matisse (1869-1954) est né au Cateau-Cambrésis et a passé sa jeunesse non loin de là, à Bohain-en-Vermandois (Aisne).

Quelques années avant sa mort, il a fait don de 82 de ses œuvres à sa ville natale. Ce qui a permis la naissance de ce musée, le seul créé de son vivant mais bien moins connu que le musée Matisse de Nice.

Quand il a découvert la lumière, notamment sur les bords de la Méditerranée, "ç'a été une transformation radicale de sa palette" de peintre, rappelle à l'AFP Sophie Le Flamanc, directrice adjointe du musée du Cateau-Cambrésis.

"Mais autant sa palette s'est éclaircie" après avoir quitté le nord de la France, autant son "intérêt constant" pour les tissus et la dimension décorative est "très clairement l'héritage du Nord, l'héritage familial et celui de l'environnement dans lequel il a grandi", poursuit Mme Le Flamanc.

A son époque, Le Cateau-Cambrésis et Bohain étaient des centres florissants de l'industrie textile nordiste et sa famille travaillait dans cet univers depuis des générations. Lui-même a commencé sa formation artistique dans une école de dessin de la région, alors spécialisée dans la création de motifs pour l'industrie textile.

Qu'il s'agisse de costumes, robe blanche en dentelle, gandoura (tunique orientale) de coton bleu et fil d'or, utilisés par des femmes qui posaient comme modèle, ou la tapisserie "La Femme au luth", le musée dans sa nouvelle scénographie rappelle ainsi que Matisse n'a eu de cesse de travailler le textile.

Sont aussi présentées les maquettes monumentales qu'il avait faites pour les chasubles liturgiques de sa célèbre chapelle de Vence (Alpes-Maritimes).

S'étendant désormais à un ancien marché couvert, bâtiment en briques rouges ayant conservé sa façade de 1884, le musée dispose de neuf salles supplémentaires.

Trois sont entièrement dédiées aux différentes techniques de Matisse, papiers gouachés découpés, gravure et sculpture. Toute la scénographie a été repensée et le sens de la visite, qui a été inversé, commence par une salle immersive de diaporamas de photos de Matisse en noir et blanc. Le numérique et le multimédia font également partie de cette nouvelle expérience muséale.

La rénovation et l'extension de ce musée départemental, qui a représenté "un coût total de 13 millions d'euros", permettra d'exposer des œuvres de Matisse jusqu'alors conservées dans les réserves du musée, avec l'ambition d'avoir un plus grand "rayonnement national et international", a souligné dans un communiqué Christian Poiret, président du département du Nord.

publié le 23 novembre à 11h33, AFP

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