France

Retraites : la grande inquiétude des syndicats de policiers avant la manifestation du 28 mars

Face à une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les autorités ont annoncé le déploiement d’un important dispositif policier, notamment à Paris, selon RTL.

Alors que la situation sociale ne cesse de se tendre sur tous les fronts, mardi 28 mars aura lieu la dixième journée de manifestation contre la réforme des retraites. Après les violents affrontements de samedi à Sainte-Soline sur le dossier brûlant des mégabassines – qui ont fait un blessé grave, victime d’un traumatisme crânien – le nombre de policiers déployés pour la nouvelle journée d’actions contre la réforme des retraites sera conséquent, selon RTL. Et les syndicats de police redoutent déjà une mobilisation violente.

La participation des jeunes pourrait doubler, voire tripler

Une note du renseignement territorial, que s'est procurée Europe 1, leur donne raison. Celle-ci prévoit une nouvelle journée de mobilisation particulièrement suivie, avec près de 650.000 à 900.000 manifestants en France ce mardi, ainsi qu'une "radicalisation" chez certains adhérents des organisations syndicales.

Élément nouveau : les agents du renseignement prévoient aussi une augmentation du nombre de jeunes dans les cortèges, alors qu’ils n’étaient que peu présents depuis le début de la contestation. "Une partie de la jeunesse, qui ne se sentait pas concernée initialement par la réforme des retraites, a finalement rejoint le mouvement le 23 mars […]. Ils seront à nouveau dans la rue le mardi 28 mars, tôt en matinée pour bloquer leur établissement puis, plus nombreux dans les rangs des cortèges", précise la note des renseignements. Et leur chiffre pourrait doubler, voire tripler par rapport à la dernière manifestation (30.000 personnes le 23 mars).

441 policiers blessés jeudi 23 mars

"On appréhende, surtout nos collègues de terrain, parce qu'on a de plus en plus de collègues blessés, de gendarmes. On a des situations très difficiles à gérer. Il y a ceux qui vont tout faire pour que cette manifestation soit la pire de toute", a fait savoir Olivier Hourcau, secrétaire adjoint Alliance-Police nationale, qui s’inquiète du comportement des manifestants radicaux. Les forces de l’ordre annoncent d’ores et déjà à RTL un dispositif policier "costaud" pour la journée de mardi."Quand on voit ce qu'il s'est passé dans les Deux-Sèvres, malheureusement, nous craignons (…) que des black blocks ne viennent perturber très fortement, et avec de plus en plus de violence, cette manifestation. C'est un climat qui devient de plus en plus difficile à supporter pour les policiers", insiste Olivier Hourcau.

Lors de la manifestation du jeudi 23 mars, 441 policiers et gendarmes ont été blessés et 457 personnes ont été interpellées, selon les chiffres du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, relayés par Le Point. A l’inverse, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences policières et un enregistrement, diffusé le 24 mars par Le Monde, dévoile des propos insultants et humiliants qui auraient été tenus par des policiers de la Brav-M. 17 enquêtes ont été ouvertes par l’IGPN depuis le début des manifestations.

publié le 27 mars à 08h40, Orange avec 6Medias

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