France

Réforme des retraites : des députés de la majorité "sous le choc" du 49.3

À la suite de l’utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, plusieurs députés centristes appartenant à la majorité sont sortis “sous le choc” par le recours du gouvernement et auraient préféré un vote, rapporte La Voix du Nord.

"C’était une erreur de faire le 49.3", réagit Erwan Balanant, député MoDem du Finistère en sortant de l’hémicycle, rapporte La Voix du Nord. "Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", ajoute-t-il. Le député centriste rapporte que le président du groupe MoDem à l’assemblée, Jean-Paul Mattei, ainsi que les patrons des groupes Renaissance et Horizons, Aurore Bergé et Laurent Marcangeli, souhaitaient tous voter cette réforme.

Un aveu de faiblesse

"C'est un gâchis" et un "aveu de faiblesse", estime Richard Ramos, député MoDem. Lui, n’était pas favorable à cette réforme, contrairement à son collègue Philippe Vigier, qui déplore pour sa part "un énorme gâchis". Mais plutôt que d’imputer la faute à la majorité, le député d’Eure-et-Loir accuse la droite d’être à l’origine de cet échec. D’après lui, de nombreux députés LR ont choisi de voter contre la réforme, "uniquement en opposition à Emmanuel Macron." Dans un communiqué, l’ensemble des 51 députés MoDem a indiqué avoir plaidé “jusqu’au bout en faveur du vote”. Toutefois, le groupe assure également son soutien à l’exécutif s'il a recours au 49.3, qui permet de faire adopter un texte sans vote.

Vers une dissolution ?

Du côté des autres partis affiliés à la majorité, les réactions sont également virulentes. André Villiers, membre du groupe Horizons et réticent à la réforme, estime que le recours au 49.3 est "un gâchis à retardement" et que "dans l’opinion publique les choses resteront très cristallisées". Chez Renaissance aussi, certains élus macronistes sont dans l’incompréhension. Peu avant l’officialisation du 49.3, les députés de la majorité étaient "abasourdis", selon un participant. Un responsable du groupe, qui a souhaité témoigner sous couvert d’anonymat, va même plus loin : "Il faut une dissolution", martèle-t-il, qualifiant la situation politique de "crash".

publié le 16 mars à 19h00, Orange avec 6Medias

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