France

Quand l’arnaqué devient l’arnaqueur : comment Sylvain a déjoué un piège d’escroquerie bancaire

© Pixabay - Un téléphone

Un jeune homme de 25 ans, Sylvain Jalbert, a échappé à une tentative d’arnaque téléphonique, mardi 21 janvier. Sentant qu’il y avait un problème avec l’appel, il a réussi à se jouer du faux conseiller bancaire. Explications.

J’ai joué à un jeu dangereux.” Quand il a décroché son téléphone, il ne s’attendait pas à une telle fourberie. Sylvain Jalbert a failli se faire arnaquer par deux personnes se faisant passer pour des conseillers de la banque LCL, selon les propos rapportés par Le Parisien.

Et c’est peu de le dire tant le travail des arnaqueurs est minutieux. “J’ai un monsieur qui se présente comme travaillant chez LCL. Je ne me soucie pas beaucoup au départ, mais je garde un petit doute au coin de ma tête [...] Pour me donner confiance, il me donne mon numéro d’IBAN, nom, prénom… Avec une voix tellement calme, tout pour être un conseiller bancaire. C’est vachement crédible !”, assure-t-il.

Pourtant, le numéro auquel il a décroché - le 09.70.70.45.76 - a déjà été signalé sur le site spécialisé signal-arnaques.com. Ensuite, le faux conseiller lui parle de trois virements suspects sur plusieurs sites : 600 euros sur Winamax, 800 euros sur Temu et 400 euros sur Amazon. Des actions qui n’ont pas été réalisées par l’intéressé, paniqué au moment de cette annonce : “À ce moment-là, la peur m’envahit. C’est aussi possible que ce soit vrai. Je n’ai pas assez pour payer ces montants-là. J’ai du découvert autorisé… Donc ça se trouve, ça pouvait être grave. Mais je ne vois pas ces paiements sur mon compte. On me dit que c’est normal car ils sont considérés comme suspects. La procédure voudrait donc qu’il faille appeler le client pour confirmer que c’est bien lui qui en est à l’origine. Je réponds que non, et je demande à annuler ces paiements”, confirme-t-il.

Pour rendre le traquenard encore plus réaliste, une deuxième personne prend le relais après “une bonne minute d’attente avec de la musique”. "Tout comme si c’était réel", explique Sylvain.

L’erreur fatale

Déjà suspicieux depuis le début de l’appel, le Parisien va se rendre compte de la supercherie suite à une question inhabituelle de la part d’un vrai conseiller : “Est-ce que vous pouvez me donner le solde de votre compte ?” Sylvain explique : “Quel intérêt avait-il à savoir cela, sinon pour savoir combien il pourrait m’arnaquer [...] À ce moment-là, je décide de tendre un petit piège et de dire que j’ai 11 euros sur mon compte, ce qui est faux.”

À partir de ce moment, la conversation va couper court puisque l’interlocuteur, décontenancé par cette réponse, se perd dans ses propos évoquant même une “start-up” : “Je sens que ça l’a complètement surpris, puis il me demande si j’ai un découvert autorisé. Là je l’ai cramé ! C’était l’erreur à ne pas faire. Évidemment que mon conseiller aurait dû avoir cette information-là sur moi. Je lui dis : non”, explique le jeune homme.

Les regrets de Sylvain

S’il semble heureux de s’être extirpé de cette situation dangereuse, Sylvain déplore "ne pas avoir forcément bien agi". "J’ai joué à un jeu dangereux en voulant rester au téléphone. Ils avaient déjà mon IBAN etc. Ils ne leur manquaient pas grand-chose pour valider des paiements si j’avais fait ne serait-ce qu’une petite erreur.” conclut-t-il.

Avant de donner un conseil simple et logique : “Le plus simple dans ces cas, c’est de raccrocher poliment, et d’ensuite trouver le numéro du service client pour avoir un conseiller au téléphone. Sinon aller en agence. Dans le pire des cas, vous avez vraiment des virements suspects. Dans le meilleur, vous avez déjoué une arnaque.

publié le 25 janvier à 17h35, Sébastien Salpietro, 6Medias

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