Pyrénées-Orientales : une trentaine de couples voient leur mariage mis en péril par un arrêté municipal
© frederic REGLAIN/Alamy/Abaca - Illustration
Le maire de Pia, dans les Pyrénées-Orientales, a décidé de ne plus autoriser Les Jardins du Mas à célébrer des mariages dans leur établissement. Un problème pour une trentaine de couples, qui dénoncent une arnaque auprès de France 3 Occitanie.
Le plus beau jour de leur vie vire au cauchemar. En l’espace de quelques jours, Corentin et Sylvain, un couple de futurs mariés, ont vu leurs espoirs de se marier dans le lieu de leur choix voler en éclats. Comme de nombreux tourtereaux, ils envisageaient de se passer la bague au doigt aux Jardins du Mas, un établissement prisé pour ce type d’événement dans la commune de Pia (Pyrénées-Orientales). Un arrêté municipal aura mis fin aux préparatifs, rapportent ce lundi 27 mai nos confrères de France 3 Occitanie.
Jusqu’à 10 000 euros de frais avancés
À l’origine de cette décision, le maire, Jérôme Palmade. L’édile pointe l'"illégalité du permis de construire" du lieu qui "organise des événements avec réception du public dans un espace construit et spécialement aménagé sans autorisation d’urbanisme", précise l’arrêté, soulignant que l’établissement, où des mariages sont célébrés depuis quatre ans, est "construit sur une zone agricole inondable plus extension des crues". "Cela fait depuis 2021 que je les alerte", pointe-t-il. Des constats dont se défend la propriétaire des Jardins du Mas, contactée par France 3 : "L’ancienne municipalité nous a donné tous les accords [...]. L’élu arriviste veut nous expolier. Il dit que la zone est inondable. Alors pourquoi une salle des fêtes se situe à 100 mètres de notre mas ?", dénonce-t-elle.
Une véritable « catastrophe » pour Corentin et Sylvain qui comme 32 autres couples se retrouvent sur le carreau. Certains attendent toujours d’être remboursés, et les sommes avancées vont jusqu’à 10 000 euros. "Pour le moment on n’a pas de plan B", confie Marjorie, en attente de solution : "Tout cet argent tombe à l’eau", ajoute-t-elle. "Suite à l'annonce, je ne dormais plus. On se disputait avec mon compagnon", explique Anabelle, qui dit avoir été arnaquée.
Des menaces et une réponse le 30 juin
Et si l’établissement a assuré qu’il rembourserait ses clients, dont certains ont déjà trouvé une solution de secours, il refuse de le faire tant que la justice n’a pas tranché. "On se demande depuis combien de temps leur système est rodé. Maintenant, ils nous menacent directement", expliquent Corentin et Sylvain. Le maire affirme également avoir fait l’objet de menaces. Selon France 3 Occitanie, le couperet devrait tomber jeudi 30 juin, date où la recevabilité de l’arrêté sera jugée à Montpellier. Les couples craignent encore que "les propriétaires fassent une demande de liquidation judiciaire", auquel cas ils ne pourront plus être remboursés.
publié le 27 mai à 19h20, Joanna Wadel, 6Medias