Professeure diffamée dans un collège des Yvelines : "zéro impunité", la mise au point de Gabriel Attal
© Morissard Aurelien/ABACA - Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, à Paris.
Le ministre de l'Éducation nationale a affiché sa fermeté après qu'une professeure de français d'un collège des Yvelines a été victime de diffamation, rapporte BFMTV. Dans le cadre d'un cours sur l'art, elle avait affiché une œuvre représentant cinq femmes nues.
"Zéro impunité, zéro complicité". Interrogé sur la diffamation d'une professeure d'un collège des Yvelines qui avait affiché, en plein cours, une oeuvre d'art sur laquelle figurent cinq femmes nues, Gabriel Attal est monté au créneau. "À l'école française, on ne conteste pas la laïcité, on la respecte", a clamé le ministre de l'Éducation nationale, relayé par BFMTV ce lundi 11 décembre 2023. Un discours ferme qu'il a tenu dans l'établissement Jacques-Cartier, à Issou, où se sont produits ces incidents.
Selon Gabriel Attal, ces situations doivent se traduire par un signalement "qui remonte jusqu'au ministère". Une intransigeance qui doit déboucher "à chaque fois" sur "une sanction". Par ailleurs, l'ancien porte-parole du gouvernement a indiqué que les élèves "responsables de la situation" feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
Jeudi 7 décembre, dans le cadre d’un cours portant sur l’art, une professeure de français avait présenté une œuvre de Giuseppe Cesari à ses élèves de 6e. Certains ont alors détourné le regard et se sont offusqués d’un tel spectacle contraire à leurs convictions. À la sortie du cours, les rumeurs ont commencé à circuler accusant la professeure d’avoir tenu des propos racistes et d’avoir interrogé des élèves de confession musulmane afin de les mettre mal à l’aise, rapporte 78Actu.
Intitulé Diane et Actéon, ce tableau du XVIIe siècle, montre une scène de la mythologie tirée des Métamorphoses d’Ovide. Il représente Actéon surprenant la déesse Diane au bain avec ses nymphes.
Montée des faits dits "d’établissement"
Quelques heures après cette heure de français, les élèves ont pu débattre des faits lors de la vie de classe avec leur professeur principal. Si les discussions ont été fortes, elles ont surtout mis en évidence la "diffamation" dont été victime l’enseignante. "Elle n’a jamais dit ça, mais le mal est fait. Nous avons à faire à quelques parents vindicatifs qui préfèrent croire la parole de leurs enfants plutôt que la nôtre. Notre collègue a besoin d’être protégée. Il faut la protéger !" a asséné une professeure du collège Jacques Cartier.
Depuis cet épisode, la professeure concernée mais aussi ses collègues vivent dans l’angoisse. Le souvenir de l’assassinat de Samuel Paty reste dans toutes les mémoires. "On a très peur pour notre collègue, ça nous a rappelé Samuel Paty", a confié un autre enseignant.
Comme le rappelle 78Actu, au moins quatorze faits dits "d’établissement", relevant des atteintes à la laïcité, aux personnes, à la sécurité ou aux biens, au racisme, etc., ont été recensés depuis la rentrée. Contre trois pour toute l’année scolaire 2022/2023.
publié le 11 décembre à 21h52, Inès Cussac, 6Medias