Procès de Monique Olivier : "J’ai commis une grave erreur en la laissant rentrer seule", regrette la mère d’Estelle Mouzin
© Villette Pierrick/ABACA - Monique Olivier est accusée de complicité dans trois meurtres
Le procès de Monique Olivier se poursuit ce mercredi 6 décembre. Les parents d’Estelle Mouzin ont témoigné à la barre, au lendemain de l’interrogatoire de l’ex-compagne de Michel Fourniret.
Face à une accusée impassible, les parents de la petite Estelle Mouzin témoignent. Le procès de Monique Olivier devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine se poursuit mercredi 6 décembre. Accusée de complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin, l’ex-compagne de Michel Fourniret voit les témoins se succéder à la barre. Ce mercredi, Suzanne Goldschmidt, la mère d'Estelle Mouzin, qui avait jusqu’à présent gardé le silence dans les médias, médias, a livré un témoignage poignant en visioconférence, comme le rapporte TF1 Info.
"Estelle avait une personnalité vive et extravertie. C’était une vraie pipelette (…) J’ai commis une grave erreur en la laissant rentrer seule de l’école, je me le reproche et je vais me le reprocher jusqu’à la fin de ma vie", a-t-elle décrit. Avant d’accuser l’ex-compagne de Michel Fourniret :"Elle aurait pu sauver Estelle. Elle ne l’a pas fait."
"Tout était insupportable"
En pleurs, la mère de famille, née en Allemagne, a expliqué être restée en France pendant deux ans après la disparition de sa fille, deux années "qui ont été un enfer quotidien". Et de se rappeler : "Tout était insupportable : la pression médiatique, la reconnaissance des objets remis par les enquêteurs, les affiches partout (…) le regard compatissant des autres me ramenait toujours à l’horreur". Face à ce cauchemar, Suzanne Goldschmidt a donc préféré quitter la France.
La mère de famille a également supplié l’accusée de donner des indications sur le lieu où a été enterrée sa fille, victime de Michel Fourniret en 2003. Évoquant une enfant "innocente", qui a "souffert le martyre pendant 24, voire 48 heures", sans que ses parents sachent précisément le calvaire enduré, elle a interpellé Monique Olivier : "Si vous avez une once d'humanité encore en vous, dites-nous où est enterrée Estelle…"
Un sentiment de culpabilité
Éric Mouzin qui mène un combat depuis 2003 pour retrouver le corps de sa fille, est aussi venu s’exprimer. "Je n'ai aucun esprit de vengeance. Aujourd'hui, ça fait 7636 jours qu'Estelle a été enlevée", a-t-il commencé. À 68 ans, ce père de famille endeuillé raconte son combat et son impression de "courir un marathon dont on ne nous a pas donné la longueur". À la barre, devant l’accusée, il retient son "absence de remords sincères" : "J’ai noté que madame Olivier se présentait comme une victime."
La sœur et le frère d’Estelle se sont également exprimés, mercredi. L’aînée, Lucie, évoque un sentiment de culpabilité, d’ "être là quand elle n’est plus". "Je me souviens toujours de l’angoisse qui m’a saisie quand ma mère est rentrée à la maison et m’a demandé où est Estelle […]. Je me souviens quand j’ai vu mon père pleurer pour la première fois", se remémore-t-elle dans une lettre lue par l’avocat des parties civiles.
publié le 6 décembre à 12h33, Inès Cussac, 6medias