France

Près de Cannes : un projet d'île artificielle, “aberration écologique”, essuie une vague de contestation

Une plateforme flottante avec des activités de loisirs, des massages mais aussi des services de restauration, veut s’installer au large de Mandelieu-La Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes). Sauf que les oppositions se multiplient.

Des loisirs, des massages, de la restauration… Le projet Canua Island a tout pour plaire… sauf sa localisation. Cette étrange base de loisir, doit être installée dans quelques semaines sur … une plateforme flottante, au large de Mandelieu-La Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes). Une "aberration écologique”, dénoncée par les opposants, dont les collectivités voisines, qui désapprouvent aussi une “concurrence déloyale aux établissements de bains de mer”, comme le rapporte 20 Minutes.

La méga plateforme de 1 750 m2 accueillera un véritable resort : transats, bar lounge, restaurant, salon de massage, piscine d’eau douce… Ses promoteurs espèrent l’installer dans quelques semaines pour profiter du festival de Cannes.

"Une pétition lancée contre “l’implantation de l’île flottante”

“On est en 2023, on n’arrête pas de parler d’environnement, du fait qu’il faut sauver la Méditerranée, et on se retrouve avec ce projet qui est une aberration écologique”, s’est énervée Sylvie Aulagnier, “citoyenne lambda” et cofondatrice de l’association Syllau. “Le trafic est déjà très important en été dans la baie de Mandelieu. Là, ça va être un ballet incessant, de jour comme de nuit. D’autant plus que la plateforme pourra aussi se déplacer de Monaco à Saint-Tropez en fonction des demandes des clients”, a-t-elle encore ajouté auprès de 20 minutes. Son association est à l’origine d’une pétition lancée contre “l’implantation de l’île flottante” qui réunit près de 3 000 signatures ce mercredi.

Les deux anciens sportifs de haut niveau vantent à l’inverse “un navire éco-conçu, décarboné, générant trois fois moins d’émissions à la construction qu’un voilier du Vendée Globle”. Marc Audineau - ancien membre de l’équipe de France de dériveur - et Tony Philp - multiple champion du monde de planche à voile - décrivent des déchets “triés à bord” puis acheminés à terre, un navire qui mouillera “sur fonds sableux”, sans menace pour la posidonie, une offre de restauration issue de circuits courts et la création de 100 postes.

La ville de Cannes, également opposée au projet, dénonce son impossibilité d’agir. Car, “seul l’État est aujourd’hui décisionnaire et peut intervenir (...) au-delà de la bande des 300 m”. Ainsi se pose, selon la municipalité, “la question du pouvoir de réguler l’activité maritime par les maires le long du littoral de leur commune”. Le maire LR de Cannes David Lisnard a adressé des courriers dès 2018 à Édouard Philippe, alors Premier ministre, et le mois dernier à Élisabeth Borne, pour exiger un changement de la réglementation.

publié le 5 avril à 08h35, Orange avec 6Medias

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