France

Pourquoi des enseignants font-ils grève mardi 10 septembre ?

© ANDBZ/ABACA - Les syndicats dénoncent la généralisation des évaluations.

Des syndicats d’enseignants ont déposé un préavis de grève, rapporte TF1. Dans leur viseur figurent plusieurs points, dont la généralisation des évaluations dans les classes allant du CP au CM2.

Un appel à la grève a été lancé dans les écoles élémentaires et maternelles. Les syndicats FSU-Snuipp, CGT éducation et Sud éducation entendent ainsi dénoncer la généralisation des évaluations des élèves du CP au CM2. Seule la journée du mardi 10 septembre est concernée et, selon TF1, le mouvement devrait être peu suivi. “Pour faire blocage”, les participants ont pour consigne de ne pas faire passer les évaluations à leurs élèves.

Le 26 août dernier, à l’occasion d’une conférence de presse, la secrétaire générale de la FSU-Snuipp, Guislaine David, expliquait : "On n'a pas besoin de ces évaluations pour connaître le niveau de nos élèves, les enseignants sont en capacité eux-mêmes de travailler ces évaluations." Dénonçant une privation de "la liberté pédagogique", elle estime que les évaluations "n'ont pas d'effet sur la réussite des élèves. Elles ne concernent pas tous les champs de l'éducation, car elles sont très centrées sur le français, les maths, et en lecture, on évalue la fluence et pas la compréhension". La cheffe de file du premier syndicat de l’enseignement primaire ajoute : "La question des évaluations nationales standardisées est pour nous essentielle dans la rentrée, car elles vont être généralisées à tous les niveaux et c'est la clé de voûte des conditions de travail des enseignants, de la politique éducative actuelle qui est basée sur leurs résultats."

Un métier peu attractif

Mais lors de cette journée de grève, les syndicats entendent également dénoncer les conditions de travail dans les écoles. Ils affirment qu’en France, les effectifs dans les classes sont plus élevés que la moyenne européenne. Il devrait aussi être question du manque d'attractivité du métier d'enseignant. Pour changer les choses, les syndicats réclament des recrutements. Il leur paraît essentiel que les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) soient plus nombreux, "pour garantir de bonnes conditions de travail et un environnement d'apprentissage optimal pour tous les élèves", confirme la FSU-Snuipp dans un communiqué.

En attendant qu’un ministre de l’Éducation nationale soit nommé, Guislaine David réclame qu'il soit "enfin" à l'écoute des "enseignants et appuie sur le bouton stop des réformes, arrête la machine et discute réellement avec les organisations syndicales".

publié le 10 septembre à 08h08, Cathy Gerig, 6Medias

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