France

Pour Anne-Aymone Giscard d’Estaing, "la France n'est plus un grand pays"

Dans une interview publiée par Le Figaro Magazine, samedi 4 mai, l’épouse de Valéry Giscard d’Estaing est revenue sans concession sur les années de présidence de son mari et sur son rôle de première dame. Elle dit aussi regretter "un déclin manifeste" de notre époque.

Il y a près de cinquante ans jour pour jour, Valéry Giscard d’Estaing devenait le 3e président de la Ve République. Une date historique que s’est remémorée son épouse, Anne-Aymone, interviewée dans les colonnes du Figaro Magazine, samedi 4 mai. Dans cet entretien, elle revient dans les grandes lignes sur le septennat de l’ex-président de la République, décédé le 2 décembre 2020, à l’âge de 94 ans. Mais aussi sur son rôle de première dame.

Parallèlement, Anne-Aymone Giscard d’Estaing dresse un portrait alarmiste de notre époque, dans laquelle elle dit voir "un déclin manifeste" qui lui "fait de la peine", mais aussi de la France, qu’elle ne considère plus comme "un grand pays". À tel point qu’elle n’envisage ni ne souhaite pas que l’un de ses enfants ou petits-enfants soit un jour élu à la tête de l’État.

"Sept ans de plus, c'était trop long"

Investie dans son rôle de première dame, elle dit ne pas avoir voulu faire les choses comme celles qui lui ont précédé, Yvonne de Gaulle et Claude Pompidou. Elle révèle par ailleurs être à l’origine de l’aménagement du "bureau affecté à l'épouse du chef de l’État", jusqu’alors inexistant. "Il a déjà fallu trouver une pièce… qui je crois, depuis, a été occupée par celles qui m'ont succédé. Je voulais être utile à beaucoup de gens et que cela m'apporte aussi quelque chose", explique-t-elle. Et à propos de celles qui lui ont succédé, Anne-Aymone Giscard d’Estaing indique n’avoir jamais entretenu de rapports particuliers avec Bernadette Chirac ou Danielle Mitterrand. Une seule exception, Brigitte Macron, amie de sa fille Valérie-Anne.

Quant au soir du 10 mai 1981, qui a vu François Mitterrand l’emporter à 51,76 % face à son mari, elle dit l’avoir vécu comme "une délivrance". "Au fond de moi, je savais que sept ans de plus, c'était trop long, ça n'aurait pas été tenable", précise-t-elle, ajoutant néanmoins avoir "ressenti cette défaite comme un deuil".

publié le 4 mai à 11h50, Théo Rampazzo, 6Medias

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