Pas-de-Calais : plusieurs migrants, dont un enfant de 4 ans, morts en tentant de traverser la Manche
© Gareth Fuller/PA Wire/ABACA - Lors d'un précédent sauvetage en mer en 2023 (photo d'archive)
Samedi matin, 14 personnes se trouvant à bord d'un canot surchargé se dirigeant vers l'Angleterre ont été récupérées par un navire remorqueur. Parmi elles, un blessé qui a été hélitreuillé à l'hôpital et un enfant de 4 ans, "mort piétiné" selon le ministre de l'Intérieur.
2024 s'annonce comme la plus dramatiques en nombre de personnes ayant perdu la vie en tentant de rallier la France à la Grande-Bretagne par la Manche. Comme le souligne Le Figaro, au moins 48 migrants seraient, en effet, morts cette année dans ces tentatives de traversée. Dernière victime en date : un enfant de 4 ans, qui faisait partie des 14 personnes récupérées samedi dans la matinée par un navire de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
Un blessé hélitreuillé
D'après les communiqués de la préfecture du Pas-de-Calais et du ministère de l'Intérieur, "plusieurs personnes migrantes" - on en ignore encore le nombre précis - seraient mortes dans la nuit de vendredi à samedi en tentant de traverser la Manche en direction de l'Angleterre, dans des canots surchargés. Ce sont les occupants de l'un de ces canots qui ont demandé assistance samedi matin aux alentours de 8h. 14 d'entre eux ont été récupérés, dont plusieurs blessés. Le canot est ensuite reparti avec le reste des occupants à son bord.
Parmi les migrants secourus, une personne a été transportée à l'hôpital de Boulogne. Son état de santé n'est, pour l'heure, pas connu. L'enfant de 4 ans était déjà décédé au moment d'être amené à bord du navire remorqueur. Selon Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, qui s'est exprimé sur X, le petit garçon serait "mort piétiné". Il évoque un "épouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue". Et de viser spécifiquement les passeurs, qui "ont le sang de ces personnes sur les mains". Bruno Retailleau promet que le gouvernement "intensifiera la lutte contre ces mafias qui s'enrichissent en organisant ces traversées de la mort".
Les migrants secourus ont débarqué sur le port de commerce du Portel, commune au large de laquelle s'est déroulé le sauvetage.
Ce nouveau drame migratoire s'ajoute à celui survenu dans la nuit du 14 au 15 septembre, lors de laquelle huit personnes sont mortes dans le naufrage d'une embarcation qui venait de quitter les côtes françaises, transportant environ 60 passagers. Le 3 septembre, au moins douze autres étaient décédés au large du cap Gris-Nez. Des migrants sont également morts écrasés ou piétinés lors de tentatives de traversée cette année.
Côté britannique, le nouveau gouvernement travailliste mené par Keir Starmer a annoncé prendre le problème à bras le corps, avec comme priorité le renforcement de la lutte contre les passeurs. Selon les autorités, les embarcations de fortune sont de plus en plus chargées : 52 passagers en moyenne contre 13 en 2020. Entre juin 2023 et juin 2024, 18% des personnes arrivées par ces bateaux étaient originaires d'Afghanistan, d'Iran (13%) et du Vietnam (10%).
publié le 5 octobre à 15h32, Sabrina Guintini, 6Medias