Paris : dans un lycée privé, un nouveau code vestimentaire fait polémique
© Google street view - Le chef de l'établissement peut décider seul de la tenue portée par les élèves.
Le lycée Charles-de-Foucauld est en pleine tourmente depuis la rentrée. Les lycéennes ne peuvent plus porter ni jupe ni robe. Selon le chef de l’établissement, il ne s’agit pas d’une interdiction mais d’une uniformisation de la tenue des élèves, rapporte Le Parisien.
Depuis la rentrée de septembre 2023, porter une jupe ou une robe est sanctionné au lycée Charles-de-Foucauld. Situé dans le 18e arrondissement de Paris, l’établissement privé applique un code vestimentaire qui fait beaucoup parler. Une élève de terminale raconte au Parisien, jeudi 28 septembre, qu’elle a tout bonnement été renvoyée chez elle pour s’être présentée en jupe un jour où la température est montée à 36°. “Elle est noire, m’arrive aux chevilles, ne laisse rien voir du tout”, décrit l’adolescente. Une autre élève précise : “Les premiers jours, on a simplement eu des rappels à l’ordre. La deuxième semaine, il fallait absolument respecter ce dress code à la lettre.”
Joint par le quotidien, l’enseignement catholique de Paris assure “ne pas avoir autorité sur tout ce que fait le chef d’établissement” d’un lycée privé sous contrat. À ce titre, le lycée Charles-de-Foucauld bénéficie de subventions de l’État. Par ailleurs, ce contrat l’oblige à accueillir les élèves de manière inconditionnelle. En revanche, la tenue vestimentaire obéit au bon vouloir du chef d’établissement.
Pas de maillots de foot pour les garçons
Le directeur de l’établissement, Thierry Courrège, évoque “une simplification. Il y avait trop de discussions, on a donc préféré s’arrêter sur une tenue uniformisée pour tous”. Il rejette toute idée d’interdiction. Il reconnaît toutefois que si une élève se présente en robe ou en jupe (même longue) on lui demandera de rentrer chez elle pour se changer “car ça fait partie du règlement”.
“Il y a quelques années, c’était les crop tops, les jupes trop courtes… On voit bien à quel point l’habillement des filles pose problème. On scrute leur tenue au lieu de se concentrer sur l’éducation à la sexualité, la prévention face aux violences ou au harcèlement”, réagit Louise Delavier, directrice des programmes de l’association féministe En avant toutes. Sa structure intervient régulièrement dans les établissements scolaires. Les garçons “n’ont pas le droit de porter de maillots de foot, c’est déjà beaucoup pour eux”, indique pour sa part Thierry Courrège.
Port de l’uniforme
Mais la pilule ne passe pas. Les parents d’une élève renvoyée chez elles auraient préféré que l’établissement opte pour le port de l’uniforme. Un débat dont s’est aussi saisi le gouvernement. Début septembre, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal avait annoncé une expérimentation cet automne du port d’une tenue unique dans certains établissements scolaires.
publié le 29 septembre à 09h17, Cathy Gerig, 6Medias