Opiacés : l’oxycodone gagne du terrain en France, les pharmacologues inquiets
© ANDBZ/ABACA - Photo d'illustration. Les pharmacologues français ont observé une recrudescence des prescriptions d'oxycodone, en particulier dans le sud ouest de l'Hexagone.
Face à la recrudescence de prescriptions d’oxycodone en France, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) tire la sonnette d’alarme, rapporte l’Express.
Après les États-Unis, la France ? Alors que les autorités américaines estiment à 500 000 le nombre de personnes décédées après la prise d’oxycodone, un antidouleur qui a généré une crise des opioïdes dans le pays depuis les années 2000, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique lance l’alerte face à une recrudescence de la consommation de ce produit dans l’Hexagone. Car, d’après les révélations du journal L’Express, ce médicament est de plus en plus vendu en France, et en particulier dans le sud-ouest du pays.
"Pas un médicament comme les autres"
Avec ce constat jugé alarmant par la SFPT, une mise en garde est nécessaire. "Ce n’est pas un médicament comme les autres, son histoire est lourde. Au risque de passer pour alarmistes, nous pensons qu’il vaut mieux prendre des mesures dès maintenant plutôt que de risquer de se retrouver dans une situation inextricable", insiste auprès de l’Express le Pr Francesco Salvo, pharmacologue au centre hospitalo-universitaire (CHU) et responsable du centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux.
Selon cet expert, qui a co-rédigé un article sur le sujet, publié par PharmacoFact, le site grand public de la SFPT, le sujet est brûlant d’actualité. Il a commencé à s’y intéresser "en septembre 2022, à partir d’appels de confrères médecins au centre régional de pharmacovigilance du CHU de Bordeaux", précise-t-il auprès du média. Au lieu de la morphine traditionnellement prescrite, les pharmaciens des cliniques et des hôpitaux proposaient de l’oxycodone pour venir à bout des douleurs postopératoires. Mais pour le spécialiste et ses collègues, il n’y avait "aucun argument pharmacologique" pour agir de la sorte. Le sujet mérite encore bien des éclairages, mais dans l'Hexagone, il est encore trop tôt pour parler de "crise".
publié le 20 mai à 20h20, Orange avec 6Medias