"On est insuffisants" : le désespoir des policiers après les affrontements liés à la mort de Nahel
© Poitout Florian/ABACA
Après la mort de Nahel, adolescent de 17 ans, tué par un policier après un refus d’obtempérer à Nanterre, des affrontements ont eu lieu un peu partout en France mercredi soir. Des violences urbaines qui mettent à mal les forces de l’ordre, comme l’explique BFMTV.
De nombreux véhicules brûlés et des bâtiments incendiés, la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 juin a été émaillée de tensions, dans plusieurs villes de France, entre les policiers et des manifestants. Des violences urbaines qui ont bien du mal à être contrôlées par les forces de l’ordre, explique BFMTV. "Le département brûle de partout, on est insuffisants en nombre... Véhicules cassés", a confié un policier, lors d’un échange de SMS avec ses collègues, que la chaîne d’informations a pu consulter. "On est insuffisants" et "on ne s’en sort pas", ont également déploré deux autres agents de terrain. A Nanterre, lieu du drame, des affrontements violents ont eu lieu et les policiers ont été pris pour cible, notamment par des tirs de mortiers.
"J’étais engagé sur l’Île-de-France. J’ai vécu les gilets jaunes, les manifestations sur la loi Travail, plusieurs violences urbaines… Là, on n’avait même plus l’impression d’être en France. Ce ne sont pas les images qu’on a l’habitude de voir", raconte un policier au micro de BFMTV. "D’habitude, on va avoir un appel pour du renfort et les collègues vont arriver très rapidement, parce que ça va partir sur une ou deux villes. Mais là, c’était sur tout le département, on a été vite débordé. On a réussi à tenir comme on a pu. On a vu les pompiers être pris à partie à quasiment chaque déplacement."
"Je ne vais pas mettre en danger des collègues et des amis pour aller sauver du matériel"
A Cachan dans le Val-de-Marne, c’est un commissariat qui a été incendié, tandis qu’un tramway a brûlé à Clamart (Hauts-de-Seine) ou encore un bâtiment administratif à Evreux dans l’Eure. "Ça fait 18 ans qu'on n'avait pas eu des violences urbaines aussi intenses", témoigne Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP-FO. "Nous avons été attaqués de toute part."
"On a eu un premier ordre de ne pas faire de patrouille au sein même des différentes cités", poursuit Nicolas, le policier présent en Île-de-France. "On a constaté aussi des pillages, mais c’est du matériel. Je n’allais pas mettre en danger des collègues et des amis pour aller sauver du matériel qui sera remboursé par les assurances. S’il n’y avait aucun risque humain, on laissait."
publié le 29 juin à 12h06, Orange avec 6Medias