France

"On compte jusqu'à 14 000 voitures par jour" : le calvaire vécu dans certaines communes à cause de l'application Waze

Situées sur le tracé de certains axes privilégiés de l'application Waze, certaines communes voient chaque jour plusieurs centaines, voire des milliers de voitures défiler dans leurs rues. Une situation qui met à bout de nerfs certains édiles qui ont décidé de contre-attaquer, rapporte Le Monde.

Lieux privilégiés pour éviter les embouteillages et arriver plus rapidement à destination finale, les habitants de certaines communes françaises font les frais de l'application Waze, rapporte Le Monde, dimanche 28 avril. L'arrivée des beaux jours et des futures vacances scolaires ne devrait rien arranger. "On peut observer jusqu'à 1 000 voitures par jour", a déploré Christophe Mathon, le maire de Saint-Montan, un petit village emprunté par les automobilistes qui se rendent dans les gorges de l'Ardèche. Et d'ajouter : "Nos rues ne sont pas adaptées pour recevoir une telle circulation."

Créée en 2008 en Israël, la devise de Waze est pourtant claire : "Outsmart trafic together" ("déjouons le trafic ensemble"). L'objectif affiché est ainsi de proposer aux automobilistes l'itinéraire le plus rapide pour leur parcours. Aujourd'hui, l'application est utilisée par près de 140 millions dans le monde, dont 17 millions en France.

Déjouer le système

Certaines communes déplorent aujourd'hui le passage de plusieurs milliers de voitures chaque jour sur leurs routes, notamment le long des grands axes routiers. C'est le cas à Camphin-en-Carembault (Nord) qui voit passer en son centre la départementale D925 qui permet de contourner les embouteillages de l'A1. "On a compté jusqu'à 14 000 véhicules par jour sur cet axe", a-t-il expliqué. L'important trafic, qui génère à la fois pollution, nuisances sonores et embouteillages, met à bout certains riverains. Certains n'arriveraient même plus à sortir de chez eux, et "trois enfants ont même été percutés par des véhicules", a ajouté l'édile de la commune qui a contacté l'entreprise Waze pour trouver une solution, sans succès.

Alors que l'application fonctionne en temps réel grâce à un partage d'informations des utilisateurs, certains maires tentent de contourner les algorithmes. Ainsi à Camphin-en-Carembault, l'édile a mis en place des limitations de vitesse à 30 km/h ou installé des feux tricolores. Résultat, la fréquentation a baissé de 2 000 voitures par jour. "On peut voir un marqueur orange et rouge au niveau de notre commune, grâce aux ralentissements. Cela n'incite pas les automobilistes à s'y risquer", a-t-il enfin expliqué.

publié le 28 avril à 20h44, Kévin Comby, 6Médias

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