"On a 40% de pertes" : les agriculteurs inquiets face à la mauvaise récolte de blé
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Avec les précipitations importantes qui ont rythmé le printemps en France, les récoltes de blé ont drastiquement baissé. Une situation qui, comme le rapporte RMC, inquiète de nombreux agriculteurs.
Cela fait plus de 40 ans que la récolte n’avait pas été aussi mauvaise. Tout au long du printemps, la France a connu des précipitations excessives et répétées. Une météo capricieuse qui a malheureusement eu de lourdes répercussions sur l’agriculture. En témoignent les chiffres publiés par le cabinet Argus Media, mardi 6 août, qui révèlent que la récolte de blé devrait atteindre 25,17 millions de tonnes en 2024. Cela représente une baisse de 27 % par rapport à l’année dernière, et plus globalement à la moyenne des cinq dernières années. Dans la commune de Méry-la-Bataille, dans l'Oise, la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) assure que les agriculteurs ont perdu entre 30 et 40 % de leur moisson.
"Dans ces parcelles-là, on a 40 % de pertes. C'est catastrophique, mais on s'y attendait. L'excès d'eau qu’on a eu au printemps, ça fait mal, la fécondation s'est mal faite. Ça fait 64 000 euros de pertes. Va falloir les trouver quelque part", a ainsi regretté Philippe Carlier, un agriculteur installé dans le département, lors d’une interview accordée à RMC, ce mercredi 7 août. Heureusement, l’interlocuteur de nos confrères a plusieurs sources de revenus pour poursuivre ses activités. "On n'est pas que céréaliers donc la trésorerie, elle est dans les hangars. Donc s'il faut vendre des vaches, on vendra des vaches", a-t-il poursuivi.
La qualité du blé au cœur des préoccupations
Si la quantité de la récolte de blé a été très impactée par les intempéries, il en est de même de la qualité du produit. Pour tenter d’aider les agriculteurs, les syndicats négocient avec le ministère de l’Agriculture pour éviter des pénalités sur la qualité des récoltes. "Que les coopératives ne mettent pas de pénalité sur la qualité du blé, que les banques acceptent de reporter des annuités sur l'année suivante. S'il n'y a pas tout ça, je pense que certains agriculteurs vont rester sur le carreau", a indiqué Olivier Varlet, de la FDSEA.
publié le 7 août à 13h10, Tanguy Jaillant, 6Medias