France

"Nous comptons sur votre empathie" : la demande de Françoise Hardy à Emmanuel Macron sur l'euthanasie

Dans une lettre rédigée dans les colonnes de la Tribune Dimanche, Françoise Hardy, qui lutte actuellement contre un cancer du pharynx, interpelle Emmanuel Macron quant à une légalisation de l'euthanasie en France.

Son entretien dans les colonnes de Paris Match le 14 décembre avait ému, après avoir exprimé sa volonté de "partir le plus tôt et le plus vite possible". Ce dimanche 17 décembre, la chanteuse Françoise Hardy, connue pour ses titres Comment te dire adieu ou Le temps de l'amour adresse une lettre à Emmanuel Macron dans la Tribune Dimanche pour lui demander une légalisation de l'euthanasie. "Vous le savez, une grande majorité de gens souhaitent la légalisation de l'euthanasie. Nous comptons tous sur votre empathie et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d'aller mieux de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu'ils n'y a plus aucun soulagement possible", écrit-elle.

"Souffrir inutilement"

Atteinte d'un cancer du pharynx depuis plusieurs années, Françoise Hardy qui fêtera ses 80 ans le 17 janvier prochain milite depuis longtemps pour le droit à l'euthanasie. "Quand mon état deviendra encore plus insupportable, je n'aurai, hélas, pas le soulagement de savoir que je peux me faire euthanasier", a-t-elle expliqué, jugeant la France inhumaine "sur ce plan-là".

Déjà confrontée à la maladie par l'intermédiaire de sa mère qui était atteinte de la maladie de Charcot – une maladie dégénérative incurable –, la question de l'euthanasie pour cette dernière était la seule issue possible, alors même qu'elle était interdite. "Ma mère a voulu en finir et son médecin lui a envoyé un médecin hospitalier qui l'a d'abord interrogée pour être certain que c'était sa décision à elle", assure Françoise Hardy qui assure qu'elle "a fixé la date et (…) a été euthanasiée le jour de son choix".

Évoquant sa situation personnelle et son séjour dans une clinique pour un cancer, Françoise Hardy évoque sans détour les contacts avec d'autres patients, certains épuisés et qui "regrettaient que l'euthanasie ne soit pas légalisée car ils avaient conscience de souffrir inutilement".

Selon la ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, le projet de loi « sur le modèle français de la fin de vie », doit être présenté mi-février.

publié le 17 décembre à 11h45, Kévin Comby, 6Medias

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