France

Morbihan : le remplacement de 39 menhirs historiques par un magasin de bricolage provoque un tollé !

Bien des habitants de Carnac (Morbihan) se demandent comment une enseigne de bricolage a pu obtenir un permis de construire dont la concrétisation a nécessité la destruction de 39 menhirs sur une zone référencée sur l’Atlas des patrimoines, rapporte Ouest-France.

"La loi est formelle : toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende." Christian Obeltz, chercheur sur les populations néolithiques, également correspondant pour la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et collaborateur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Nantes, fulmine. Un chantier prépare l’ouverture d’une enseigne de bricolage sur un site où trônaient jusque-là 39 menhirs. Pour ne rien gâcher, le magasin sera situé "aux abords des alignements de menhirs de Carnac, dénaturant ce site mondialement connu", indique-t-il à Ouest France, mardi 6 juin.

Si un permis de construire a bien été délivré le 26 août 2022 par la mairie de Carnac, il souligne que le site était référencé depuis 2015 sur l’Atlas des patrimoines. Conçu et tenu par la Drac, il recense les sites archéologiques et permet aux élus de le consulter avant toute validation d’un permis de construire.

Un premier permis de construire refusé

Par ailleurs, le site des 39 menhirs figurait sur une autre liste : celle du projet d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Ce dernier englobe 97 mégalithes répartis sur 27 communes. En 2014, la SAS Au marché des Druides, derrière le projet en cours de construction, avait déjà déposé un premier permis de construire dans le même secteur de Carnac. La préfecture du Morbihan avait alors demandé la réalisation d’un diagnostic archéologique, rappelle le quotidien régional.

En avril 2015, après la réalisation de fouilles, le rapport de l’Institut national de recherches archéologiques préventives avait conclu à la découverte probable d'"un alignement mégalithique inédit". Dans la foulée, le permis de construire avait été refusé. "Les petits menhirs du chemin de Montauban constituaient sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac, à en juger par les datations au carbone 14 obtenues en 2010 sur le site voisin de la ZA de Montauban", déplore Christian Obeltz. Des dates aujourd’hui introuvables.

publié le 7 juin à 13h10, Orange avec 6Medias

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