France

Morbihan : des crânes découverts sur l'île d’Hoëdic, le mystère s’épaissit

Deux crânes humains ont été découverts sur l'île d'Hoëdic (Morbihan) à plusieurs jours d’intervalle. Une découverte intrigante relayée par Le Télégramme.

A qui pouvait bien appartenir le crâne découvert le mercredi 6 décembre dans les dunes de l’île d’Hoëdic, dans le Morbihan, par des journalistes du Télégramme ? S’agit-il d'ossements liés à un fait divers récent ? Appartenaient-ils à des marins français ou anglais tués au cours d’une bataille navale au 18e siècle ? Pourraient-ils avoir 5 000 ans ? Le quotidien s’est penché sur le sujet. Dans la foulée de sa découverte, les journalistes ont contacté les gendarmes et ont pris soin de ne toucher à rien.

Avant de reprendre le bateau en direction du continent, la photographe et le rédacteur venus faire un sujet sur les suites des tempêtes de ces dernières semaines s’arrêtent à la mairie d’Hoëdic. L’agent municipal à qui ils parlent de leur découverte leur annonce que quinze jours auparavant, un habitant de l’île a également trouvé un premier bout de crâne humain sur la même plage.

Sépultures balayées par le vent

“L'état du crâne bien lisse, propre et poli, sans mâchoire inférieure, m’ont d'emblée fait penser à une personne disparue en mer”, raconte Didier Deniel, le rédacteur du quotidien. Tous les ans, des nageurs sont victimes d’une noyade au large du littoral morbihannais. Et tous les corps ne sont pas retrouvés. Marie Sébire, sa collègue photographe, penche plutôt pour l’hypothèse d’un “crâne ancien”. En effet, au XVIIIe siècle, la baie de Quiberon a été le théâtre de plusieurs batailles navales meurtrières entre Français et Anglais. Elles ont fait des milliers de morts.

Il pourrait enfin s’agir de crânes beaucoup plus vieux. Au début des années 1930, neuf tombes datant du mésolithique (5 000 à 600 ans avant notre ère) ont été mises au jour. Et puis, comme le rappelle le maire d’Hoëdic au Télégramme, autrefois, les habitants de l'île étaient enterrés sur place. Si bien que les crânes pourraient provenir de sépultures balayées par le vent. Dans un communiqué, Stéphane Kellenberger, le procureur de Lorient, penche en faveur de cette thèse. “Il s’agit de fragments osseux se rapportant à un crâne, apparemment anciens, trouvés sur le rivage à Hoëdic et possiblement rapportés là par les fortes marées”, explique-t-il. Néanmoins, pour écarter le moindre doute, une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes de la mort. Dans ce cadre, il est prévu que les ossements soient analysés au carbone 14, afin de les rattacher à une période. Une étape qui pourrait prendre plusieurs semaines et pendant laquelle le mystère reste entier.

publié le 8 décembre à 11h45, Cathy Gerig, 6Medias

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