France

Microplastiques : la solution se trouve peut-être dans les excréments des moules

© Pexels - Photo d'illustration. Les moules absorbent les microplastiques avant de les éjecter dans leurs excréments.

Comme l'a relevé la revue Science, des scientifiques britanniques sont parvenus à réduire de façon importante ces particules nocives pour l'environnement et les humains, grâce à ces petits mollusques.

Des moules, partout où il y a de la pollution, pour l’éradiquer. L’idée paraît saugrenue, mais il pourrait s’agir d’une solution diablement efficace face aux microplastiques qui pullulent dans divers écosystèmes. En effet, selon une étude publiée dans le Journal of Hozardous Materials et relayée par la revue Science les déjections de moules pourraient s’ériger en moyen de lutte contre ce fléau écologique. La moule commune qui a la particularité d’être très vorace mange ces plastiques de petite taille ainsi que d’autres éléments polluants avant de les éjecter… dans ses excréments.

Des déjections réutilisables

Pour l’écologiste Penelope Lindeque, qui travaille au laboratoire marin de Plymouth (Angleterre) qui a réalisé la recherche, cette découverte se résume assez simplement : les moules "sortent les poubelles afin que nous les ramassions". Avec ses collègues, elle a d’abord analysé la possibilité de filtrage avec des moules en laboratoire. Ces derniers sont parvenus à ingérer environ deux tiers des particules, avant de les rejeter dans leurs déjections.

L’expérience, qui a été réitérée en milieu naturel a permis aux scientifiques de confirmer son hypothèse selon laquelle les microplastiques pouvaient être filtrés par ces petits animaux. Selon eux, le résultat aurait pu être encore plus probant dans des eaux où le plastique est présent de façon encore plus importante. Et les déjections de mollusques pourraient être transformées en une couche protégeant par exemple des rochers dans l’eau.

Cependant, il ne s’agit pas d’une solution miracle : "Vous aurez besoin d'un grand nombre de moules dans plein d'endroits différents pour observer un impact significatif", précise Evan Ward, physiologiste de l'environnement à l'Université du Connecticut, auprès du média. S'il n'a pas participé à la recherche relayée par Science, il estime qu'il faudrait deux millions de mollusques filtrant 24 heures sur 24 pour traiter l'eau d'une seule baie dans le New Jersey. Une utopie irréalisable au regard du mode de vie des moules.

publié le 8 juin à 19h00, Orange avec 6Medias

Liens commerciaux