Michel Barnier attendu au tournant par les agriculteurs
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Les syndicats majoritaires d'agriculteurs réclament au Premier ministre fraîchement nommé la mise en place d'un plan d'urgence. "Si ça ne se passe pas bien avec ce nouveau gouvernement, les agriculteurs se mobiliseront", préviennent-ils.
Le monde agricole avait traversé une grave crise en début d'année, et les mobilisations dans tout le pays avaient abouti au déblocage d'aides d'urgence par le gouvernement. Mais la dissolution a sonné le coup d'arrêt de nombreux travaux en cours, dont le vote d'une loi agricole, laissée de côté au Sénat. Ce que regrette notamment Jérôme Bayle, figure du mouvement de colère du monde agricole. Ce dernier a fait savoir, le 7 septembre sur BFMTV, que sa corporation attendait donc le nouveau Premier ministre au tournant : "Il faut placer l'agriculture dans les priorités immédiates de son gouvernement" estime-t-il, évoquant l'urgence de mettre en place un plan d'urgence négocié avec l'ancien gouvernement : "Ça fait deux mois qu'on attend, que le pays est à l'arrêt total. On avait ouvert un dialogue, fait de propositions sur l'avenir de l'agriculture", explique Jérôme Bayle depuis son exploitation de Montesquieu-Volvestre, en Haute-Garonne.
"Une agriculture saine mais pas extrémiste"
Si les agriculteurs ne s'estiment pas entendus par le nouvel exécutif, ils sauront exprimer leur mécontentement, prévient de son côté Luc Mesbah, céréalier et secrétaire général de la FDSEA de Haute-Garonne. "Si ça ne se passe pas bien avec ce nouveau gouvernement, les agriculteurs se mobiliseront, c'est sûr" assure-t-il.
Si Michel Barnier cristallise autant l'attention dans la corporation, c'est en raison de son expérience politique dans le domaine, puisqu'il a été ministre de l'Agriculture, entre 2007 et 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. "J'espère qu'il fera une agriculture saine mais pas extrémiste", déclare Jérôme Bayle. Comprendre : une agriculture qui ne favorise pas les grandes exploitations et qui permet l'utilisation de pesticides.
publié le 7 septembre à 17h13, Sabrina Guintini, 6medias