#MeTooHôpital : l’ex-Miss France Marine Lorphelin témoigne "des comportements vraiment inappropriés" qu’elle a subis
© Abdullah Firas/ABACA - Marine Lorphelin en décembre 2023
Des "mains baladeuses", et des "dizaines de blagues graveleuses" subies lors d’un stage en chirurgie. Marine Lorphelin, ex-Miss France et médecin généraliste, a rejoint les nombreuses femmes qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles dans la profession, en témoignant, lundi 22 avril, sur Instagram.
Les langues se délient dans le milieu médical. Lancé par le témoignage de l’infectiologue Karine Lacombe contre le célèbre urgentiste Patrick Pelloux, qu’elle accuse de harcèlement sexuel et moral, le mouvement #MeTooHôpital gagne du terrain. Depuis plusieurs semaines, de nombreuses femmes soignantes, médecins, infirmières, relaient les comportements dont elles ont été victimes de la part de leurs collègues masculins. Sur Instagram, c’était au tour de l’ex-Miss France Marine Lorphelin d’apporter sa pierre à l’édifice, dans un témoignage face-caméra, posté sur le réseau social lundi 22 avril.
"On disait qu’il fallait accepter ces comportements ‘habituels normaux’"
Désormais médecin généraliste, l’ancienne reine de beauté débute la vidéo par une phrase crue : "Il se met derrière moi et il me met un énorme coup de b***e dans le cul". Elle cite en réalité le témoignage d’une gynécologue, "jujulagygy", relayé sur les réseaux. Puis d’enchaîner avec son propre vécu : "Malheureusement j’en ai aussi fait les frais", révèle-t-elle, évoquant un stage "particulièrement éprouvant" fait en chirurgie lors de ses études.
"J’étais une des seules femmes. J’étais très jeune, j’avais déjà été élue Miss France", raconte-t-elle, précisant : "j’ai eu le droit à des dizaines et dizaines de blagues de cul graveleuses, des questions sur mon intimité, des mains baladeuses et des comportements vraiment inappropriés". Avec le recul, comme beaucoup de femmes, Marine Lorphelin "regrette un peu de n’avoir rien dit, de n’avoir pas su quoi faire". "On disait qu’il fallait accepter ces comportements ‘habituels normaux’, attribués à des anciens médecins, de l’ancienne génération", se souvient la médecin bourguignonne.
La généraliste espère toutefois que le mouvement de libération de la parole fera évoluer les mentalités : "Tous ensemble, c’est comme ça qu’on va réussir à faire bouger les choses (...). J’espère que ça va contribuer à faire diminuer, voire faire disparaître le sexisme à l’hôpital", conclu-t-elle en vidéo. Avant elle, dans l’émission C à Vous, l’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot avait également évoqué, non sans émotion, des situations du même type, subies notamment dès ses études en médecine.
publié le 23 avril à 07h55, Joanna Wadel, 6Medias