France

Mayotte : un rapport recommande une proposition choc sur l’immigration

© Lemor David/ABACA - Dans le bidonville Talus 2, à Mayotte.

Un rapport parlementaire rédigé par deux députés, et présenté mercredi 31 mai, entend résoudre la situation de crise migratoire que traverse l’île de l’océan Indien grâce à des propositions qui pourront se révéler explosives.

C’est un rapport parlementaire sur Mayotte qui devrait faire couler beaucoup d’encre. Rédigé par Laurent Marcangeli, député Horizons de Corse, et Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte, et présenté mercredi 31 mai, ce texte vise à lister des recommandations face à la situation migratoire du 101ème département français, rapporte Franceinfo. Il préconise notamment la disparition du "Visa Territorialisé à Mayotte", l’un des deux titres de séjour qui coexistent sur l'île (une exception en France) et qui empêche un Comorien régularisé de quitter ce territoire. Autrement dit, la fin de ce visa pourrait se traduire par une répartition de l’immigration comorienne sur l’ensemble du territoire Français. Une proposition qui risque d'en faire réagir plus d'un alors qu'un vaste débat sur l'immigration en France est engagé depuis plusieurs semaines et qu'un projet de loi sur le sujet doit être prochainement présentée en Conseil des ministres

Absence d’AME à Mayotte

Car si Mayotte est française, les îles qui composent le reste de l’archipel des Comores ne bénéficient pas du même système. Et nombreux sont ceux qui tentent la traversée par l’océan pour gagner l’île française. Sauf qu’à Mayotte comme dans les autres îles de l’Union européenne acculées par le phénomène migratoire, les difficultés d’approvisionnement et l’asphyxie des services publics sont légion. À tel point qu’en 2022, ce sont quasiment autant d’étrangers que de Français qui se sont fait soigner dans l’hôpital de Mamoudzou. Sauf qu’à Mayotte, l’AME (aide médicale d’état) n’existe pas. Autrement dit, les dépenses réalisées pour les étrangers sont enregistrées sur le budget de l’hôpital de Mayotte et ne peuvent pas s’équilibrer en l’absence d’une dotation de l’Etat de l’Aide Médicale d’État.

Une exception départementale qui coûte à la santé des Mahorais. Aussi, outre la première recommandation choc, le texte préconise également d’instaurer l’AME à Mayotte qui permettra de compenser les dépenses de santé des étrangers. Davantage de patrouilles devraient être déployées entre les Comores et le territoire français, si les recommandations sont appliquées.

publié le 31 mai à 17h20, Orange avec 6Medias

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