France

Marseille : une grande enseigne accusée de discrimination par un homme malvoyant

© ANDBZ/ABACA/Photo d'illustration

L’enseigne Monoprix et son ancien directeur de magasin de Marseille sont accusés de discrimination. Un homme malvoyant avait été expulsé du magasin en 2018, détaille 20 Minutes vendredi 5 juillet.

Monoprix et le directeur du magasin de l’enseigne à Marseille sont devant la justice. Vendredi 5 juillet, ils étaient sur le banc des accusés face à Arthur, un trentenaire malvoyant résidant à Lille, explique 20 Minutes ce vendredi. Ils sont accusés de discrimination. Six associations de défense des droits des personnes malvoyantes se sont portées partie civile. Les faits remontent à 2018 lors d’un séjour d’Arthur à Marseille. Avec son chien-guide, il s’est rendu au Monoprix du 4e arrondissement de la cité phocéenne. "Le programme, en gros, c'était d’acheter un pack de bières et des chips", a-t-il expliqué au Figaro ce vendredi.

Mais le directeur du magasin de l’époque l’a sommé de quitter les lieux rapidement avec son chien-guide pour des raisons d’hygiène. "J'ai d'abord essayé de faire preuve de pédagogie pour montrer que je n'étais pas, comme on dit, un punk à chien", a affirmé Arthur avant d’ajouter : "J'ai montré la carte qui stipule que mon chien a été formé par l'école des chiens guides. Mais il n'a même pas daigné regarder". Le ton est rapidement monté, Arthur a été poussé vers la sortie. L'avocat du directeur du Monoprix affirme qu'Arthur "n'a pas montré de carte d'invalidité, et le fond du dossier est là".

L’altercation a été filmée

L’altercation a été filmée par le colocataire d’Arthur. Il l’a ensuite publiée sur les réseaux sociaux trois semaines après les faits. Elle a fait grand bruit jusque dans les bureaux du gouvernement. Sur le réseau social X, Sophie Cluzel, la secrétaire d'État de l'époque chargée des personnes handicapées avait écrit le 11 octobre 2018 : "J'ai eu la direction de Monoprix pour des excuses à Arthur et des actes que cela ne se reproduira pas." L’enseigne a alors présenté ses excuses et a condamné "fermement les faits".

Le directeur de l’enseigne marseillaise licencié

Le directeur de l’enseigne marseillaise mis en cause a été licencié. "Il s’agissait d’une mauvaise appréciation de la situation à l’époque. L’équipe n’a pas pris la mesure du sentiment d’offense qu’a pu provoquer ce refus d’accueillir le chien du client", s’est justifié Monoprix. L’avocate d’Arthur a alors répliqué : "Quand il y a des malentendus, on peut les lever, mais là, il y a eu aussi des violences". De son côté, Arthur a confié : "J'aimerais que la justice reconnaisse enfin cette décision comme une discrimination, et que cela fasse jurisprudence". Et d’ajouter : "Mon cas personnel est loin d'être isolé, et j'ai reçu plein de messages qui vont dans ce sens. Les gens ne connaissent pas notre situation et nos droits". Les prévenus sont passibles d’une peine de prison allant jusqu’à 5 ans et d’une amende de 75 000 euros.

publié le 6 juillet à 11h57, Capucine Trollion, 6Medias

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