Maroc : « Les relations » entre la France et le Maroc sont « exécrables », juge Dominique Strauss-Kahn
© Capture d'écran BFMTV - L'ancien président du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, au Maroc mercredi 13 septembre 2023
Invité de BFMTV, l’ex-président du Fonds monétaire international (FMI) a pointé une « animosité réciproque » entre les deux pays. Le Maroc, frappé par un séisme meurtrier qui a fait près de 3 000 morts, refuse toujours la main tendue de la France.
Mis en cause dans plusieurs affaires d’agression sexuelles, Dominique Strauss-Kahn a fui la France pour résider au Maroc. Présent sur le territoire marocain lors du séisme meurtrier survenu vendredi 8 septembre, l’ancien président du Fonds monétaire international a témoigné sur BFMTV, mercredi. L’occasion de livrer son point de vue sur le refus de Rabat à accepter la main tendue par Paris afin d’aider les secours.
« Il y a un problème entre le Maroc et la France, a clamé l’ancien ministre de l’Économie. Il ne date pas d’aujourd’hui. Les relations sont exécrables », a-t-il tonné. Cinq jours après le tremblement de terre, qui a fait près de 3 000 morts, les autorités marocaines n’ont toujours pas donné leur feu vert à l’intervention française. Seuls quatre pays l’ont reçu : l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unies. Mardi, Emmanuel Macron avait tenté d'éteindre les braises, réclamant la fin de « polémiques qui n’ont pas lieu d’être », sur X, et se disant « bouleversé » par la catastrophe.
De nombreux désaccords
Mais, selon Dominique Strauss-Kahn, cette « animosité réciproque » s’enracine dans une série de différends, énumérant le « Sahara occidental », l’affaire du « logiciel Pegasus » ou encore le rapprochement de la France avec « l’Algérie ». Depuis 2021, le Maroc n’entretient plus de relations diplomatiques avec Alger. En cause, des désaccords sur le statut du Sahara occidental, un territoire revendiqué par les deux pays.
Résidant au Maroc depuis dix ans, l’ancien ministre de l’Économie Dominique Strauss-Kahn a rappelé son attachement aux deux pays. « Je me sens aussi Marocain que Français » a-t-il asséné, avant d’appeler à rétablir « un pont » entre les deux nations, l’estimant « nécessaire ».
publié le 13 septembre à 20h55, Antoine Grotteria avec 6Medias
