France

Marne : un producteur accusé de fabriquer du faux champagne par simple ajout de CO2 dans du vin classique

© Pixabay - image d'illustration

Un vigneron producteur de la Marne est accusé par une ancienne employée d'avoir produit du faux champagne. Selon ses dires, l'homme aurait modifié sa recette en faisant venir du vin d'Ardèche ou d'Alsace auquel il aurait ajouté du gaz carbonique pour rendre l'illusion parfaite.

Y aurait-il erreur sur la marchandise ? C'est en tout cas ce que rapporte Ludivine Jeanmingin, une ancienne employée d'un vigneron producteur de vin pétillant près de Soissons et de champagne à Champlat-et-Boujacourt dans la Marne qu'elle accuse de produire du "faux champagne", révèle L'Union. Visuellement, l'illusion semble parfaite. Et pourtant il n'en serait rien. Auprès de nos confrères, celle qui occupait le poste de responsable du site de Didier Chopin de Soissons, indique que la recette est en réalité composée de vins importés d'Ardèche ou d'Espagne auxquels serait ajouté de la liqueur et du CO2 pour faire passer ça pour du champagne.

Licenciée pour faute grave

Embauchée en mai 2021, Ludivine Jeanmingin explique qu'au début tout se passait bien. Les choses auraient pris un autre tournant en avril 2022, lorsque "les banques ont décidé de ne plus suivre la société Chopin", invoque-t-elle. Et d'expliquer : "Monsieur Chopin ne dormait plus. Et en juin 2022, il me téléphone pour me dire qu'il a obtenu un contrat de 800 000 bouteilles de vin pétillant". Très vite, la production prend un virage peu familier pour l'ex employée licenciée depuis pour faute grave après ces révélations. Les bouteilles habituellement jaunes sont remplacées par des vertes, des cartons de bouchons de champagne arrivent au site de production et la boisson "change d'aspect".

La précieuse recette aurait ainsi changé. "On ajoute au vin pétillant du C02 et de la liqueur, ce qui est tout à fait illégal", explique celle qui aujourd'hui demande à la justice de la protéger en obtenant le statut de lanceur d'alerte. Une version confirmée par un autre employé toujours en poste. Au total, pas moins de 1,8 million de bouteilles auraient ainsi été vendues pour des prix compris "entre 10 et 20 euros", en France et à l'étranger.

Alertée, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a été saisie, et des analyses du prétendu "faux champagne" sont en cours. Le procureur de la République de Reims attend maintenant le dossier de la DGCCRF. Le parquet décidera ensuite, au vu des résultats, si une enquête est ouverte et pour quel motif.Didier Chopin, lui, dément toutes les rumeurs et dénonce auprès de nos confrères de L'Union des accusations "infondées" et "honteuses".

publié le 19 août à 08h30, Kévin Comby, 6Médias

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