Marignane : des bombes lacrymogènes dans les écoles ? Les parents s’indignent
© Capture d'écran Google Street View - Les professeurs des écoles de Marignane vont être équipes de bombes lacrymogènes.
Les professeurs des écoles de Marignane équipées de bombes lacrymogènes, c’est la volonté de la mairie. Les parents d’élèves ont peur des répercussions sur leurs enfants et dénoncent “les dérives extrêmes du maire“, rapporte BFM Marseille Provence.
Des professeurs armés ? C’est la nouvelle tendance à Marignane où cette mesure faisait partie des promesses d’Éric Le Dissès prononcées lors de ses vœux pour 2024. Le maire de la ville des Bouches-du-Rhône souhaite munir les professeurs des écoles de bombes lacrymogènes pour les aider à se défendre si besoin. Ils pourraient également être équipés d’alarmes sous forme de bracelets et colliers en cas d’intrusion dans les établissements notamment. Des projets qui n’ont pas tardé à faire réagir.
Les représentants des parents d’élèves se sont emparés de l’affaire. Interrogée par BFM Marseille Provence, Sonia Ruiz, porte-parole du collectif Parents solidaires des Bouches-du-Rhône a peur des répercussions : “De quelle manière elles vont être utilisées ? Est-ce que les professeurs ou les employés qui travaillent dans les écoles sont formés pour cela ? Cela peut créer des incidents. Sont-ils vraiment en sécurité avec des bombes lacrymogènes ?“ Élue CGT Éducation dans le département, Monia Haddaoui est allée plus loin, s’opposant à cette mesure : “L’inspecteur d'académie s'est opposé à la distribution de ces dispositifs. On se pose la question : si on était aux États-Unis, ce serait des armes à feu qu'on distribuerait aux enseignants ?“
Un courrier envoyé au Premier ministre
Si la ville a démenti les accusations du collectif des Parents solidaires des Bouches-du-Rhône stipulant que le maire veut se défendre contre “des délinquants maghrébins“, les commandes de bombes lacrymogènes ont déjà été passées. Le collectif a envoyé un courrier au Premier ministre Gabriel Attal pour signaler “les dérives extrêmes du maire de Marignane“.
L’utilisation des dispositifs “relève des seules compétences“ du maire selon la préfète de police des Bouches-du-Rhône interrogée par BFM Marseille Provence. Elle pointe néanmoins l’absence de moyens (diminution du nombre de policiers municipaux, absence d’un conseil local de sécurité) pour assurer la sécurité et propose la création d’une cellule municipale d’échange sur la radicalisation.
publié le 20 janvier à 11h05, Quentin Martins, 6Medias