France

Marche contre l’antisémitisme à Paris : "Nous ne défilerons pas à côté du RN", affirme Yaël Braun-Pivet

© Renaud Khanh/ABACA - Yaël Braun-Pivet lors de la marche en solidarité avec Israël, le 9 octobre 2023

Invitée du 20H de TF1 en compagnie de Gérard Larcher, Yaël Braun-Pivet a indiqué qu'elle serait en tête du cortège de la marche contre l'antisémitisme, à Paris, dimanche 12 novembre, mais qu'elle ne défilera "pas à côté du RN".

Si la droite et l’extrême droite ont rapidement fait savoir qu’ils seraient de la partie, l'unité nationale n'est toutefois pas de mise. La marche contre l’antisémitisme organisée dimanche 12 novembre à Paris, à l’initiative de la présidente de l‘Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du président du Sénat, Gérard Larcher, verra les présidents des deux chambres du Parlement défiler "en tête de cortège". Pourtant, l'annonce de la participation du Rassemblement national pose problème, puisque Yaël Braun-Pivet a indiqué, ce mercredi, lors du 20H de TF1, qu'ils ne défileront "pas à côté du RN". La France insoumise a officiellement refusé de s’y rendre, une nouvelle fois à cause de la présence du parti d'extrême droite.

Dans un communiqué publié mardi 7 novembre au soir sur X (ex-Twitter), après l’annonce des présidents des Palais Bourbon et Luxembourg, les socialistes ont jugé qu’ "au vu de son identité, de ses positions, et des propos tenus encore dimanche dernier par son président qui refuse de reconnaître l’antisémitisme du fondateur de son parti, la présence du RN à cette marche est illégitime".

Olivier Véran envoie le RN sur les roses, Élisabeth Borne sera à la marche

De son côté, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a tenu, peu ou prou, le même discours mardi sur Franceinfo. Ce mercredi, le groupe a finalement annoncé dans un communiqué qu’il ne se rendrait pas à la manifestation. "Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme", estiment les Insoumis. Le leader historique du parti, Jean-Luc Mélenchon, n’a pas mâché ses mots non plus. Sur X, il a critiqué la proposition de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, dénonçant une "manif de ‘l’arc républicain’ du RN à la macronie de Braun-Pivet" et soulignant l’absence d’une demande de cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et Gaza.

Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a également reconnu que la venue du Rassemblement national ne serait pas bienvenue. "Le RN n’a pas sa place dans la manifestation", a-t-il jugé, lors du point presse organisé à l’issue du Conseil des ministres. Il a toutefois nuancé en rappelant que chacun était libre de s’y rendre "en conscience" après avoir rappelé que le RN avait fait le choix de "couper avec la République", plutôt qu’avec ses "racines antisémites". Une référence aux propos tenus par le patron du parti, Jordan Bardella, le 5 novembre dernier sur BFMTV : "Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite."

Malgré les voix s’élevant contre la présence du mouvement à la marche dimanche, Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN à l’Assemblée, a confirmé, sur RTL mercredi matin, sa venue. "Bien sûr, j’y participerai", a-t-elle avancé. Avant d’appeler l’ensemble des adhérents et des électeurs du parti à faire de même. "Cela fait longtemps que nos compatriotes de confession juive sont confrontés à des actes antisémites", a-t-elle déclaré. Dénonçant au passage "l’ambiguïté" de la position de LFI sur la question du conflit au Proche-Orient. Du côté du gouvernement, Olivier Véran a annoncé à l'issue du Conseil des ministres mercredi qu'Élisabeth Borne se rendra bien à la marche, tandis que les membres du gouvernement "auront la possibilité" d'y aller également.

publié le 8 novembre à 21h05, Delphine Schiltz, Inès Cussac, 6Medias

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