Macron évoque l’envoi de troupes en Ukraine, la classe politique s’inquiète
© Lemouton Stephane/Pool/ABACA - À la suite d’une conférence internationale, le 26 février, Emmanuel Macron a réaffirmé l’engagement de Paris en faveur de l’Ukraine.
Le chef de l’Etat a surpris en évoquant pour la première fois la possibilité d’envoyer des troupes sur le terrain, en Ukraine. Sa déclaration secoue une partie de la classe politique, rapporte Midi Libre.
Alors que s’achevait hier, lundi 26 février, la conférence internationale de soutien au peuple ukrainien, réunissant 21 chefs d’État à Paris, Emmanuel Macron a affirmé que l'envoi de troupes occidentales ne pouvait "être exclu". Cette prise de position, qui ne s’appuie sur aucun consensus au sein de l’Union européenne, n’a pas manqué de faire réagir la classe politique, rapporte Midi Libre.
Le chancelier allemand et l'OTAN contredisent Emmanuel Macron
Mardi, Olaf Scholz est revenu sur les déclarations d'Emmanuel Macron en affirmant qu'"aucun soldat ne sera envoyé ni par les États européens, ni par les États de l'Otan sur le sol ukrainien", relaie BFMTV. "Ce qui a été décidé entre nous dès le début continue à être valide pour l'avenir", a ajouté le chancelier allemand lors d'une conférence de presse. Un responsable de l'OTAN a également indiqué que l'Alliance n'avait "aucun projet" d'envoi de troupes en Ukraine.
Une "folie", dénonce Jean-Luc Mélenchon
L’envoi de troupes en Ukraine et la possibilité d’une guerre contre la Russie seraient "une folie", pour Jean-Luc Mélenchon. "Cette escalade verbale belliqueuse d’une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable", s’est insurgé l’Insoumis.
"Légèreté", "gravité"
Même critique chez Olivier Faure, chef du Parti socialiste qui parle, lui, d’"inquiétante légèreté présidentielle". Et d’asséner sur X : "Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie". Marine Le Pen a déploré quant à elle la "gravité" des propos d’Emmanuel Macron. "Il joue au chef de guerre, mais c’est la vie de nos enfants dont il parle avec autant d’insouciance", a tweeté la députée du Rassemblement national.
Des voix se sont aussi fait entendre pour défendre la position du chef de l’Etat. À l’instar du maire de Béziers, Robert Ménard, qui estime que le président "a raison". "Cette guerre, on ne peut pas la perdre, on ne peut pas capituler et laisser l'idée que la Russie, demain, peut s'en prendre à d'autres", a-t-il réagi.
publié le 27 février à 13h30, Delphine Schiltz, 6médias