France

Lyon : le Conseil municipal secoué par des soupçons d’homophobie, les élus se déchirent

La droite s’est heurtée aux élus écologistes à propos de la marche des fiertés, prévue le 8 juin à Lyon. Le principe de non-mixité n’est pas du goût des élus de droite qui sont soupçonnés "d’une forme d’homophobie" par un conseiller municipal.

Le principe de non-mixité à la marche des fiertés de Lyon ne fait pas l’unanimité au Conseil municipal. Jeudi 30 mai, les élus devaient voter la subvention du collectif Fiertés en lutte, organisateur de l’événement. Mais le principe de non-mixité dans une partie du cortège n’a pas plu aux élus du groupe Droite, Centre et Indépendants, rapporte BFMTV, vendredi.

Comme l’a rappelé Rémi Zinck, élu écologiste du 4ème arrondissement, "la communauté LGBTQ+ est constamment visée par des discriminations, des violences physiques et psychologiques", alors un cortège en non-mixité leur permet de "pouvoir à nouveau occuper la rue en toute sécurité". De plus, certaines parties du cortège seront mixtes.

Soupçon d’homophobie

Après avoir re-expliqué le principe de la non-mixité choisie, l’élu écologiste s’est demandé lors du conseil s’il fallait "simplement voir ici les soubresauts à peine dissimulés d’une forme d’homophobie", dans l’opposition des élus de droite. Il a ensuite rappelé les prises de position "à contre-courant de la société", comme le vote contre l’interdiction de la thérapie de conversion, ou le rapprochement entre certains élus et le mouvement de la Manif pour tous.

Une question qui a provoqué la rage de beaucoup de conseillers municipaux, qui ont hué Rémi Zinck. Un "salopard !" a même été entendu, rapporte BFMTV. Le maire du 4ème arrondissement, appuyé par Gautier Chapuis (adjoint à la mairie de Lyon), a alors demandé des excuses de la part de l’opposition.

Ces dernières ont été refusées par Romain Billard, conseiller municipal de droite : "Vous êtes qui pour nous traiter d’homophobe ?", a-t-il demandé en pleine séance avant d’ajouter : "Vous pensez que tous les gays sont pour ces gay pride ?". Ce terme jugé désuet aujourd’hui est remplacé depuis quelques années par "marche des fiertés", puisque la communauté LGBTQIA+ ne concerne pas que les personnes homosexuelles. L’élu a ensuite demandé des excuses à son tour.

publié le 31 mai à 16h57, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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