LR en passe de rejeter le projet loi immigration ? “Seul le texte sorti du Sénat nous convient”, lâche Ciotti
Éric Ciotti menace de s'allier à une partie de la gauche en votant une motion de rejet du projet de loi immigration du gouvernement. Le texte sera examiné à l’Assemblée ce lundi. Pour le chef de file des Républicains, seul le texte sorti du Sénat est acceptable.
Les Républicains sont-ils résolus à mettre leur menace à exécution dès ce lundi ? Dans une interview donnée au Parisien, le patron de LR, Éric Ciotti, semble indiquer à demi-mots que son parti votera bien la motion de rejet déposée par les écologistes contre le projet de loi immigration du gouvernement. Le texte, qui a subi des modifications, est examiné à l’Assemblée nationale en début de semaine. Les Républicains doivent trancher collectivement.
Adopter la motion de rejet aboutirait à débattre à nouveau sur le texte du Sénat, ce que LR appelle de ces vœux. “Seul le texte sorti du Sénat, et uniquement celui-ci, nous convient”, a martelé Éric Ciotti dans son interview à nos confrères du Parisien. Le projet de loi actuel a été “totalement dénaturé par la commission des Lois de l’Assemblée”, poursuit-il, dénonçant “la pression du en même temps macroniste” et de l’aile gauche de la majorité.
Trop d'articles modifiés
Réforme de la Constitution pour imposer des quotas migratoires, déchéance de nationalité, conditionnalité des prestations sociales à une présence sur le territoire, Les Républicains - qui jouent leur avenir politique - ne veulent pas transiger sur leur ligne dure en matière d’immigration. LR ne digère pas non plus le rétablissement de l’aide médicale d’État (AME) et du délit de séjour irrégulier dans le texte actuel.
"ll y avait 92 articles à la sortie du Sénat, 63 ont été modifiés dont 27 ont été retirés”, dénonce Éric Ciotti. “La seule condition pour voter ce texte serait que le gouvernement reprenne intégralement tous les points du Sénat”, a indiqué le chef de file des Républicains, qui souhaite mettre sous pression la majorité présidentielle à deux jours du vote.
publié le 9 décembre à 20h20, Delphine Schiltz, 6Médias
