France

Lot-et-Garonne : une magistrate mise en examen pour ses liens avec le banditisme corse

Samedi 6 avril, Hélène Gerhards, magistrate à Agen, dans le Lot-et-Garonne, a été mise en examen pour onze chefs d'inculpation, dont association de malfaiteurs.

Détournement de fonds publics, trafic d'influence ou encore association de malfaiteurs. Les charges qui pèsent sur Hélène Gerhards sont lourdes. Cette magistrate en poste à la cour d’appel d’Agen, dans le Lot-et-Garonne, a été mise en examen, puis écrouée, ce samedi 6 avril, après l’ouverture d’une enquête sur ses liens suspects avec un membre du banditisme corse, rapporte Le Figaro.

Les faits auraient été commis entre 2008 et 2022, notamment lorsqu’elle vivait en Corse, de 2010 à 2016. Les fonds détournés seraient “évalués à plus de 120 000 euros”, a précisé le procureur de Nice, Damien Martinelli.

Dans un précédent communiqué, ce dernier avait indiqué qu’“à la lumière d'interceptions téléphoniques”, il est apparu que la magistrate, placée en garde à vue mercredi, “paraissait dans une relation de proximité avec un individu très défavorablement connu des services de police, au sujet notamment de travaux dans une villa, dont elle était occupante, située sur la rive sud d'Ajaccio” et qui pouvait être louée jusqu'à 2 260 euros par nuit pendant l'été. Selon des sources proches du dossier, Le Figaro révèle que l’homme en question est Johann Carta, mis en examen et écroué dans plusieurs enquêtes.

Onze chefs d’inculpation

“En contacts réguliers également avec d'autres personnes connues des services de police [...], Hélène Gerhards semblait entretenir une grande proximité, faite notamment de services réciproques”, ajoutait le procureur. Parmi les services rendus, l'enquête a “mis en évidence que la magistrate aurait pu rechercher et communiquer des informations concernant des procédures en cours ou des données issues de fichiers”.

En se basant sur ces éléments de l’enquête, les juges d’instruction ont retenu onze chefs d’inculpation contre Hélène Gerhards. Le juge des libertés a ensuite ordonné son placement en détention provisoire. Ses avocats dénoncent “un éventuel règlement de comptes au sein de la magistrature”. Leur cliente serait alors “victime d'une opération de destruction dans laquelle l'autorité judiciaire se permet tous les coups”.

publié le 6 avril à 13h41, Sophie Eygue, 6Medias

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